Q&R avec Adrian Sutil

Vous avez eu une course fantastique à Spa. A quel point
avez-vous pris du plaisir ?
Adrian Sutil: Oui, c'était une très bonne course. La meilleure
course pour l'instant, c'est certain ! C'est bien de voir que la
spécification B de la voiture marche mieux, et que nous pouvons
avoir de meilleurs résultats. Nous avons été bons pendant toute la
course, avec de nombreuses bagarres.
Vous avez fait deux arrêts à Monza et cela n'a pas vraiment marché,
mais cette fois vous avez eu une vrai chance de vous battre...
Oui, nous avons fait deux arrêts, et j'étais surpris de voir tant
de voitures en faire un seul. Je crois que la stratégie à deux
arrêts était la meilleure pour nous, et bien sûr, cela nous a donné
la possibilité de gagner plusieurs positions au début. Je ne
m'attendais pas à doubler autant de voitures, j'étais douzième et
je faisais de bons temps au tour. Je pense que nous avons fait de
gros progrès en course.
Votre stratégie vous a permis d'avoir une voiture plus légère que
celle de vos adversaires. A quel point cela peut-il aider ?
Oui, je pense que les gens ont cru que nous étions très légers,
mais nous étions normaux, nous sommes rentrés aux stands plus tard
que plusieurs autres voitures. C'est notre performance qui nous a
placé à l'avant. Lors de la dernière course, on espérait de la
pluie ou une voiture de sécurité, mais cette fois nous avons
vraiment eu une chance, sans espérer que quelque chose se
passe.
Maintenant, pensez-vous que la spécification B est meilleure ?"
Elle est meilleure, en particulier en qualifications: nous étions
bien plus rapides en ligne droite, c'est là que nous gagnons le
plus de temps. En course, nous avions parfois la même vitesse de
pointe que les Ferrari et les McLaren. Mais maintenant, nous avons
besoin de plus d'appuis, et c'est là que nous pourrons gagner du
temps.
A un moment, vous étiez au milieu de pilotes qui ont gagné des
courses. Comment avez-vous vécu cela ?
C'est sûr, je me suis battu avec beaucoup de pilotes expérimenté,
et c'est génial d'être là et d'avoir une chance. Toute la saison,
j'ai eu des courses ennuyeuses, je pilotais toujours tout seul, et
je finissais avant-dernier ou dernier !
Comment vous-y-êtes vous pris pour doubler Jarno Trulli ?
J'étais juste derrière Trulli, et quelqu'un était devant lui. Ils
se bagarrent, et Jarno a eu un petit blocage de roue au premier
virage, donc j'ai pu l'attaquer avant l'Eau Rouge. Je avais que je
le dépasserai au bout de la ligne droite, donc je me suis décalé
avant l'Eau Rouge, j'ai fait un écart et je l'ai doublé après l'Eau
Rouge, dans la longue ligne droite. Il n'a pas pu repasser, et
c'était très important pour notre stratégie.
Il semble que vous avez tenté la même chose sur David
Coulthard...
Oui, il était très rapide en ligne droite, il avait peut-être un
niveau d'appuis similaire au nôtre, donc il n'était pas très rapide
dans le secteur du milieu, mais très fort en ligne droite. J'étais
proche de lui, ce n'était qu'une question de quelques mètres et
j'aurais pu le dépasser également. Mais c'était une belle bagarre,
je l'attaquais à presque chaque tour, et nous étions côte à côté.
C'était bien, vraiment.
Débuter avec les pneus les plus tendres étai-il le bon choix ?
Il fallait démarrer avec les pneus tendres pour avoir plus
d'adhérence au départ. En général, nous avons des problèmes pour
faire monter les pneus en température, en particulier les plus
durs. Sur le tour de formation, ils refroidissent très vite, donc
nous ne pouvons pas utiliser un train de pneus durs au début.
Comment était le dernier relais, en pneus durs ?
Cela a un peu changé l'équilibre, mais les chronos étaient presque
les mêmes. C'était toujours assez difficile à piloter, le niveau
d'adhérence était faible, et l'influence du poids du carburant joue
beaucoup à Spa, tout comme la dégradation des pneus. Donc en
général on perd de l'adhérence. En ce qui concerne l'équilibre,
c'était presque identique.
Pour plus d'informations, retrouvez le portrait d'Adrian Sutil dans
le Sport Auto n°548 de Septembre 2007


