Giancarlo Fisichella tire la sonette d'alarme
Les Renault ont été à la peine à Melbourne. La
contre-performance individuelle de Heikki Kovalainen mise à part,
la R27 n'était clairement pas dans le rythme de la Ferrari, de la
McLaren, et même de la BMW Sauber. Tout le monde le sait chez
Renault, et Giancarlo Fisichella pense que son équipe ne retrouvera
pas le premier rang facilement. Il souhaite de gros changement
plutôt que de petites retouches de fortune, qui ne permettront pas
de réels progrès.
"Je ne vais pas le cacher, nous devons énormément travailler sur le
design et à l'avant de la voiture," a reconnu Fisico dans le
magazine italien Autosprint. "On ne va pas très loin avec quelques
pansements. Nous avons besoin de quelque chose qui changera
radicalement la voiture. Chez Renault, ils savent exactement ce
qu'il ont à faire, ils travaillent jour et nuit, mais cette
solution pourrait mettre du temps à venir. Donc, pour les
prochaines courses, nous allons juste essayer de limiter la casse,
en travaillant sur l'aérodynamique et les réglages, mais ce ne sera
guère mieux."
La Renault est bien équilibrée, et Fisichella ne se plaint pas de
ses réglages. La R27 est bonne, tant sur le plan aérodynamique que
mécanique... Le problème vient surtout des pneus Bridgestone.
Aucune n'équipe n'avait aussi bien adapté sa voiture aux gommes
Michelin: le passage aux pneus japonais est donc plus difficile
pour Renault que pour la concurrence.
"Il est évident que le passage de Michelin à Bridgestone a été plus
difficile pour nous que pour McLaren, par exemple," confirme
Fisichella. "A Melbourne, l'écart avec Ferrari était assez
embarrassant en course, à 1,6 seconde de Raikkonen, mais il y avait
aussi une demi-seconde par rapport à McLaren. C'est
inacceptable."
Faire des progrès sera difficile. Bridgestone ne changera pas ses
gommes, alors que l'an dernier, chaque équipe avait des pneus
spécifiques à sa voiture. Et le développement des moteurs a été
gelé. Rattraper la concurrence pourrait être difficile !
"Les zones où nous pouvons travailler sont peu nombreuses, c'est
pour cela qu'il vaudrait mieux faire de gros changements, même si
c'est plus complexe et que ce sera plus long à venir," explique
Fisichella. "Depuis que j'ai rejoint Renault, nous avons toujours
été les meilleurs en Australie, c'est donc la Renault la moins
performante que j'ai piloté."
Si l'on exclu sa collaboration avec Benetton, Giancarlo Fisichella
n'a en effet piloté que des Renault qui sont devenues championnes
du monde... Une position qui semble déjà impossible à conserver
cette saison.


