BMW est prêt à utiliser son KERS
Depuis ses débuts en 2006, BMW Sauber a progressé chaque saison.
L'équipe veut poursuivre sur cette lancée en 2009 et elle a
interrompu le développement de la F1.08 très tôt, pour pouvoir se
concentrer pleinement sur la F1.09 et tenter de profiter des
nouveautés dans le règlement.
"Nous suivons un programme à long terme" explique Mario Theissen,
le team manager de BMW Sauber. "Pour notre première année, nous
voulions finir régulièrement dans les points, pour la deuxième nous
voulions des podiums et pour la troisième nous voulions décrocher
notre première victoire. Nous avons atteint tous ces objectifs
ambitieux."
"En 2009, nous voulons passer à l'étape la plus difficile: nous
voulons nous battre pour le championnat du monde. La F1.09 nous
donne une bonne plateforme pour atteindre cet objectif, maintenant
il faudra voir ce qui se passera dans les 17 courses de la saison.
Nous savons très bien que nous pouvons prédire notre niveau de
performances, mais pas nos résultats."
Un KERS à la carte
L'équipe germano-suisse est l'une de celles qui a le plus travaillé
sur le KERS, en l'utilisant en essais de plusieurs mois avant le
début de la saison, et le système est suffisamment développé pour
être utilisé en course. Son utilisation n'est pourtant pas
certaine: le KERS apporte un gain de puissance mais également un
poids supplémentaire et il peut finalement nuire aux
performances.
"Notre KERS est à un stade où il est prêt à être utilisé en course,
ce qui signifie que nous pourrons l'avoir à Melbourne" confirme
Theissen. "Maintenant, c'est une question de mesurer les pour et
les contre. L'aspect positif est que les pilotes auront un gain de
82 chevaux pendant 6,6sec par tour. Cependant, le poids du système
a un impact sur la distribution des masses et l'usure des pneus.
Nous prendrons une décision pilote par pilote, circuit par
circuit."
Il sera donc possible de voir un seul des deux pilotes utiliser le
KERS et ce choix pourrait changer selon les Grands Prix. Nick
Heidfeld, plus léger que Robert Kubica et donc moins affecté par
les problèmes de distribution des masses, pourrait en disposer plus
souvent.
La F1 et la crise
Mario Theissen loue les mesures prises pour réduire les coûts cette
année, qui ont fait faire de grosses économies à son équipe:
"Aujourd'hui, BMW dépense 40% de moins qu'en 2005 pour la Formule
1. A l'époque nous étions motoristes, mais maintenant nous avons
notre propre équipe."
Comme d'autres patrons d'équipe, Frank Williams en tête, l'Allemand
pense que la crise peut avoir un effet bénéfique sur la F1 en la
rendant plus raisonnable. "Nous avons l'opportunité, dans la phase
critique que nous traversons, d'avoir une influence positive sur le
futur de la Formule 1" estime-t-il.
"Et je n'ai aucun doute sur le fait que la Formule 1 va sortir plus
forte de la situation actuelle. Une fois que les mesures de
réduction des coûts seront totalement effectives, je m'attends à ce
que de nouvelles équipes viennent en Formule 1 et qu'elles soient
en mesure de rouler avec un financement viable."
Theissen est persuadé que la F1 est un bon investissement pour BMW:
"Il n'y a pas que nos experts marketing qui pensent que la F1 est
un outil utile pour BMW. La F1 reste le sommet de notre programme
en sport auto. On ne trouve nulle part ailleurs un tel charisme
avec un niveau global et tant de passionnés."
"Et rien d'autre n'offre un défi technique, donc cela bénéficie aux
activités de recherche de toute l'entreprise. En ce qui concerne
les bénéfices financiers, la Formule 1 est très positive pour
nous."


