Bilan saison 2006 Renault
Dernier épisode des bilans 2006 de F1-action.net: on conclut évidemment par Renault, qui conserve les deux titre de champion du monde...
L'équipe
Dès l'hiver, Renault s'est posé comme principal favori à sa succession. Avec les Honda, qui n'ont pas confirmé par la suite, les monoplaces françaises étaient les plus rapides. Comme l'an dernier, Renault a été fiable et rapide dès la première course, contrairement à ses adversaires. Et dès Bahrein, le ton était donné: Alonso est ressorti sous le nez de Schumacher, et il lui a résisté jusqu'à l'arrivée.
La R26 a ensuite été sans rivale, Même si Schumacher s'est imposée à Imola et au Nurburgring, la Renault était intouchable en Australie, en Malaisie, en Espagne, au Canada et surtout en Grande-Bretagne, où Alonso a totalement surclassé la concurrence.
Mais comme l'an dernier, cette domination a fini par s'effriter: à Indianapolis, pour la première fois de l'année, Alonso n'est pas monté sur le podium. La faute à un choix de pneus un peu trop conservateur de la part de Michalin, qui souhaitait éviter le désastre de la saison dernière.
Ensuite, c'est évidemment l'épisode du mass damper qui a perturbé l'équipe. Considéré comme légal pendant de long mois, cet amortisseur de vibrations a subitement été décrété illégal. Renault, qui avait conçu sa R26 autour de ce système, a été pénalisé, comme l'a montré le très décevant Grand Prix d'Allemagne. Bridgestone aussi pris l'avantage sur Michelin, ce qui n'a pas aidé...
Les décisions de la FIA contre Renault ont souvent étonné. On passera l'épisode de la Hongrie, où Alonso et Schumacher et tous les deux été très sévèrement pénalisés, mais on se souviendra longtemps de l'incompréhensible pénalité de Monza. Accusé d'avoir gêné Massa, Alonso a été rétrogradé sur la grille... Alors qu'il y avait toujours eu 100 mètres entre le brésilien et l'espagnol lors des qualifications !
Malgré ces embûches, Renault a réussi à conserver les titres. Grâce à l'avance accumulée en début de saison, et grâce aux multiples soucis de Ferrari, notamment sur le moteur. Avec une monoplace rapide et fiable du début à la fin de l'année, Renault confirme les titres acquis l'an dernier. Ce n'est que la quatrième équipe de l'histoire de la F1 qui parvient à conserver les deux couronnes !
Les pilotes
Fernando Alonso a passé un cap cette année. Déjà très rapide en 2005, le plus jeune double champion du monde a montré qu'il pouvait résister à la pression, quelle qu'elle soit. Que ce soit en piste, comme en Turquie, où il n'a pas laissé la moindre chance à un Schumacher pourtant plus rapide, ou en dehors: les polémiques autour des pénalités et des tensions avec son équipe ne l'ont pas empêcher d'être titré à nouveau.
On pouvait pourtant douter de la bonne ambiance entre Alonso et son équipe. Après avoir annoncé il y a un an qu'il serait un pilote McLaren en 2007, on pensait qu'il perdrait le soutien de Renault. Même si l'espagnol s'est plaint à Shanghai, en déclarant qu'il se "sentait seul", on a vu que l'émotion était très présente à Interlagos, au moment de quitter son équipe, qu'il a remercié, en français...
Si Alonso a réussi à rester au meilleur niveau, Fisichella a, par contre, confirmé qu'il ne pouvait pas lutter avec son équipier. Souvent trop timide, il a fait de grosses erreurs, comme à Budapest, où il s'est mis dehors tout seul, et à Interlagos, où il a fini par céder à la pression de Schumacher. Ironiquement, c'est probablement en touchant la roue du septuple champion du monde, et provoqué sa crevaison, qu'il a assuré les titres à Renault.
Car si les performances n'ont pas été au rendez-vous, Fisichella a été un équipier dévoué. Alonso lui a reproché de l'avoir doublé à Shanghai, mais le romain aurait difficilement pu rester derrière un pilote plus lent de cinq secondes au tour. En Turquie, il s'est sacrifié en se metant en tête à queue au départ, pour éviter une collision avec Alonso.
Avec le départ d'Alonso, il espère devenir le leader de Renault. Libéré de la présence de l'espagnol, il pourrait s'épanouir... Mais Heikki Kovalainen, essayeur cette année et considéré comme le futur Alonso par Renault, pourrait lui ravir la vedette. Si c'est le cas, cela pourrait signifier la fin de la carrière de Fisico...
Le bilan
Renault a dû faire face à de nombreux problèmes: gérer le départ d'Alonso, s'adapter après l'interdiction du mass damper, tenter d'évoluer malgré des pénalités que l'équipe estimait injuste... On peut aussi ajouter le cancer de Flavio Briatore: l'italien s'en est très bien sorti, puisque la tumeur a été enlevée, mais cela a été une embûche de plus.
Renault a néanmoins conservé les deux titres, grâce à une monoplace rapide et fiable d'entrée de jeu. En 2007, sans Alonso, et avec de nouvelles couleurs, tout va changer. Conserver les titres devrait être encore plus difficile...