Andrea "Kimi" Antonelli déjà dans le baquet d'une Mercedes F1
Andrea "Kimi" Antonelli va découvrir le pilotage d'une monoplace de Formule 1 ce week-end à l'occasion d'une séance d'essai sur le Circuit Enzo e Dino Ferrari d'Imola, l'antre du Grand Prix d'Emilie-Romagne.
Le jeune protégé du Mercedes-AMG F1 Team va effectuer ses premiers tours de roue dans le baquet d'une monoplace de F1.
Baptême de piste en F1 pour Antonelli
Profitant de la pause de début de saison en F2,
qui ne retrouvera les circuits que le week-end du 19 mai en prélude
du Grand Prix d'Emilie-Romagne, Andrea "Kimi"
Antonelli va
vivre un baptême de piste spécial sur le même tracé
d'Imola.
Le rookie du team Prema, précédé d'une "hype" qui n'a cessé de grossir au
fil des saisons, prendra pour la première le volant d'une
F1. Selon des informations du journal italien
Corriere dello Sport, il s’agira d’une ancienne monoplace,
la Mercedes W13 de 2022, que l'espoir italien
pilotera dans le cadre du programme TPC (Testing Previous
Cars) du constructeur à l'étoile.
Après ces tests inauguraux, il sera de nouveau en piste les
16 et 17 avril, cette fois-ci au volant d'une
Mercedes W12 (2021) sur le circuit du Red Bull
Ring.
Fort de ses nombreux sacres dans les
formules de promotion (F4 ADAC et ACI, FRECA, FRMEC),
Antonelli possède déjà suffisamment de points pour prétendre à la
sacro-sainte super licence.
Il devra toutefois
patienter jusqu'à ses 18 ans, fin août, avant de pouvoir prétendre
à l'une ou l'autre piges lors d'essais libres de Grands Prix. Il
n’est donc pas exclu de le voir aux mains de la
W15 en fin de saison, ainsi qu’aux tests
d’Abou Dhabi.
Bombardé par Mercedes de la Formula Regional à la
F2 sans passer par la casse F3, l'ancien pensionnaire de
Kart Republic a montré de belles choses
pour ses débuts. Dans l'exercice de la qualification, "Kimi" a
ainsi devancé à deux reprises son équipier Oliver
Bearman, sauf à Jeddah où ce dernier avait signé
la pole avant d'être appelé par Ferrari avec le résultat
que l'on sait. En course, il a déjà empilé 24
points, contre 2 à son voisin de garage, avec deux
sixièmes (Jeddah) et une quatrième place
(Melbourne) comme meilleurs résultats.
"Kimi" Antonelli : d'où vient-il ?
Pour votre humble serviteur, "Kimi" n'a rien d'un
inconnu. Voici en effet bien longtemps que son nom
est inscrit en lettres majuscules dans mon calepin des
promesses à suivre vers le sommet de la pyramide
du sport auto.
Quand je ne prends pas la plume dans ces colonnes, je
couvre en effet le vaste monde du Karting où j'ai le
plaisir de commenter bon nombre d'épreuves internationales comme
les championnats d'Europe et du monde de la
CIK-FIA.
C'est ainsi que ma route a croisé celle
d'Antonelli dès 2019. A l'époque, ce
jeune Italien au look de "Senninha" (du nom du
personnage de BD inspiré d'Ayrton Senna) est déjà
précédé d'une jolie réputation bâtie au niveau
local.
Fils de Marco Antonelli,
pilote en GT et fondateur d'une écurie portant son nom
(AKM Motorsport), "Kimi" a la course dans
le sang et un sacré coup de volant dans les catégories
Mini.
Ses premiers résultats
probants remontent à 2015, d'abord en
Easykart, le premier échelon du kart
transalpin, puis en Mini 60. Sous les
couleurs du team familial puis de la réputée
formation Energy Corse, le natif de
Bologne rafle courses et championnats, nationaux comme en
WSK, au point de taper dans l'oeil d'un
certain Gwen Lagrue.
Le nez fin de Mercedes
Spécialiste des formules de promotion, ce Français n'est autre
que le "découvreur" d'Esteban Ocon, George Russell et Alex
Albon, entre autres, dont il a accompagné les carrières
jusqu'en F1.
A la tête du programme
junior de Mercedes-AMG, Lagrue décide de signer Antonelli
en 2018 en vue de sa montée en OK-Junior la saison suivante et le
place sous l'égide de Dino Chiesa. Fondateur et
patron de l'usine Kart Republic, l'une des
références mondiales, ce véritable "gourou du kart" forme
des pilotes depuis des décennies.
On lui doit
notamment d'avoir mis sur orbite Nico Rosberg et
Lewis Hamilton au début des années 2000 sous
la bannière MBM (Mercedes-Benz-McLaren). A partir
de 2019, Chiesa aligne Kimi sous les couleurs d'un de ses
nouveaux teams satellites, la Rosberg Racing
Academy, justement fondée pas son ancien protégé.
Au volant du châssis KR avec le logo à l'étoile
sur sa combinaison, Antonelli prend une autre dimension en
tant que "Junior Mercedes-AMG F1" en 2019.
En piste, il rafle presque tout sur son passage dans les
compétitions WSK et termine vice-champion d'Europe FIA Karting.
En 2020, une saison tronquée par le Covid-19, il
fait main basse sur le sacre européen en
OK-Senior et se distingue partout où il roule avant d'être
victime, en fin d'année, d'un effrayant crash au
Mondial de Portimao qui lui brise la
jambe.
Après un hiver de
convalescence, Antonelli revient plus déterminé
que jamais en 2021. Pour ce qui est, déjà, sa dernière
campagne en Karting, il double la mise en Championnat
d'Europe OK et goûte à la classe ultime, le KZ à boite de
vitesses.
Titres et stats en folie
A ce sujet, il me revient une anecdote
édifiante. Mi-août 2021, alors que Kimi a presque un pied
en F4, il débarque sur le circuit vénitien d'Adria
pour l'épilogue de la saison européenne.
Après
quelques épreuves nationales de mise en jambe, il s'agit de sa
première course FIA face aux ténors mondiaux du
Karting à boite de vitesses, pour la plupart bien plus âgés
que lui. Pas de quoi déstabiliser Kimi qui rafle
la pole position !
Un coup d'éclat qu'il réitère ensuite au Championnat du
monde, en Suède, sans pouvoir toutefois transformer
l'essai en manches ou en Final face à l'expérience de ses
rivaux en matière de départ et de gestion de course. Mais
Antonelli peut quitter le monde du kart la tête haute, en
route vers la Formule 4.
Son aventure en
monoplace débute par la F4 italienne dont il dispute les
trois derniers week-end de 2021 avec... quatre victoires
"rookie" en neuf tentatives ! Durant l'hiver, il parfait
sa préparation dans les Emirats Arabes Unis où il
signe cinq podiums et deux victoires en huit
courses.
De quoi augurer d'une saison 2022
folle pour Antonelli qui remporte non-pas un mais
deux titres F4 en Italie et en Allemagne. Sous les
couleurs de Prema, il affole les
statistiques à domicile avec 14 poles, 14 meilleurs tours,
15 podiums, dont 13 succès, en 20 courses. Outre-Rhin
? 7 poles, 8 meilleurs tours, 12 podiums pour 9
succès en 15 manches !
Et comme pour mieux marquer l'année de son empreinte, il conclut
par une victoire dans la deuxième édition des FIA
Motorsport Games au Paul Ricard,
certes face à plus faible opposition ... mais un poignet
dans le plâtre !
De la FRECA à la F2
Pressenti en F3 pour 2023, Kimi et son
entourage chez Mercedes-AMG F1 optent plutôt pour
la très relevée Formule Régionale (FRECA),
histoire de ne pas brûler les étapes. Un pari qui débute sur les
chapeaux de roue dès l'hiver au Moyen-Orient où
7 podiums et 3 victoires en 15 courses lui offrent un
nouveau sacre.
La saison européenne est du même
tonneau et se conclut avec 11 podiums et 5 succès pour une
quatrième couronne en monoplace en à peine deux
saisons sur deux échelons différents. Et a-t-on omis les
deux piges au volant d'une Mercedes-AMG SLS dans
le championnat GT3 Sprint italien ? Avec, là
aussi, une victoire à la clé.
Fin d'année
dernière, petit coup de tonnerre : Antonelli saute
par-dessus la F3 pour la Formule 2 dès 2024 ! Toujours
couvé par Prema, "Kimi" aura fort à faire au
volant d'une nouvelle génération de monoplace.
Sans compter que son équipier, le très coté Oliver
Bearman, partira comme favori à la
couronne pour sa deuxième saison dans l'anti-chambre, en
parallèle d'un copieux programme d'essais en F1 avec
Haas sous l'égide de la Scuderia Ferrari.



