F1 - Spa sera très dur pour les moteurs

Spa représente le plus gros défi de la saison pour les moteurs, avec des contraintes sur tous les éléments et la plus longue pleine charge de la saison.
Le circuit de Spa est l'un des plus rapides de la saison. Les
vitesses y sont moins élevées qu'à Monza, mais les groupes
propulseurs vont souffrir encore plus.
« Il est juste d’affirmer que le circuit de Spa-Francorchamps
représente le défi le plus exigeant de la saison, » explique
Rémi Taffin, le responsable des activités en piste de Renault Sport
F1. « Le tracé comporte de longues phases de pleine charge, de
grandes courbes (...) à haute vitesse, des freinages brutaux ainsi
qu’un dénivelé important. »
« Seule, n’importe laquelle de ces caractéristiques
soumettrait déjà les nouveaux propulseurs à des contraintes
élevées. Rassemblées (...), elles ont de quoi donner du fil à
retordre. »
La plus longue pleine charge de la saison
De l'épingle de la Source au freinage des Combes, les pilotes ne
lèvent pas le pied. C'est la période de pleine charge la plus
longue de la saison.
« Le pilote y accélèrera fortement et ne lèvera le pied que 25
secondes plus tard, » précise Taffin. « Il s’agit de la
phase de pleine charge la plus longue du calendrier, elle couvre
une distance équivalente à 20 terrains de
football ! »
« Durant cette période d’accélération, le moteur à combustion
interne sera poussé dans ses ultimes retranchements. »
Des dénivelés et un turbo sollicité
L'important dénivelé du circuit impose des contraintes
importantes sur le groupe propulseur, et le turbo sera très
sollicité.
« Les changements d’altitude soumettront (...) les composants
internes à des forces latérales et verticales importantes, »
note Taffin. « Le point le plus élevé (...) culmine à 600 m et
la vitesse de rotation du turbocompresseur s’approchera de sa
limite en dépassant les 100 000 tr/minute, soit près de 2 000
rotations par seconde ! »
« Nous avons déjà couru en altitude (...), lors du Grand Prix
d’Autriche, et nous pouvons donc nous permettre (...) une approche
légèrement plus agressive. Les vitesses de rotation pourraient
atteindre des niveaux encore plus élevés. »
Les fluides bougent beaucoup
Ces changements d'élévation soudains ont aussi un impact sur
tous les fluides qui font fonctionner le groupe propulseur.
« Les virages radicaux et les changements d'altitude mettent
également les systèmes de fluides sous une pression élevée parce
que les voitures suivent les montées et décentes de la
piste, » indique Cédric Staudohar, le responsable du soutien
en piste de Renault pour Caterham.
« Les fluides sont compressés dans les décentes mais en
passant sur les bosses ils se déplacent et les forces sont
inversées, c'est un travail en soi de suivre ce qui se passe en
interne et d'assurer que les pompes sont alimentées avec des
fluides à tous moments. »
La récupération d'énergie va également compter
Les deux derniers secteurs vont faire fonctionner l'ERS, avec le
MGU-H, qui récupère l'énergie de la chaleur de l'échappement, et le
MGU-K, qui récupère celle des freinages.
« Après le freinage des Combes, le pilote bascule dans le deuxième
secteur du circuit, qui met l’accent sur l’ERS et la récupération
d’énergie, » souligne Taffin. « Le MGU-H continuera de récolter de
l’énergie dans les grandes courbes rapides (...), avant d’alimenter
le MGU-K et le moteur (...) lors de la (...) pleine charge. »
« La chicane de l’Arrêt de Bus représente la meilleure occasion de
récupérer de l’énergie pour le MGU-K puisque le pilote y décélère
fortement, passant de plus de 300 km/h à tout juste 75. »
L'ERS va aider à gérer la consommation
En raison des vitesses élevées, la consommation est importante
et le système ERS va jouer un rôle important pour la limiter.
« Avec un tour aussi long, la consommation de carburant atteint
sans surprise des niveaux importants, » déclare Taffin. « Toutes
les occasions de récolter de l’énergie se révèlent être de
véritables aubaines afin de respecter la limite des 100 kg
d’essence. »
« Il se peut (...) que nous surchargions le moteur (...), et ce
dans le but d’augmenter la puissance électrique. La méthode
consiste à injecter un peu plus de carburant que nécessaire dans le
V6 pour produire plus de puissance. Ceci permet aux deux
génératrices électriques (...) de récupérer plus d’énergie. »


