F1 - Spa sera très dur pour les moteurs

Publié le 21 août 2014 à 09:16
Mis à jour le 20 novembre 2020 à 12:18
F1 - Spa sera très dur pour les moteurs

Spa représente le plus gros défi de la saison pour les moteurs, avec des contraintes sur tous les éléments et la plus longue pleine charge de la saison.

Le circuit de Spa est l'un des plus rapides de la saison. Les vitesses y sont moins élevées qu'à Monza, mais les groupes propulseurs vont souffrir encore plus.
« Il est juste d’affirmer que le circuit de Spa-Francorchamps représente le défi le plus exigeant de la saison, » explique Rémi Taffin, le responsable des activités en piste de Renault Sport F1. « Le tracé comporte de longues phases de pleine charge, de grandes courbes (...) à haute vitesse, des freinages brutaux ainsi qu’un dénivelé important. »
« Seule, n’importe laquelle de ces caractéristiques soumettrait déjà les nouveaux propulseurs à des contraintes élevées. Rassemblées (...), elles ont de quoi donner du fil à retordre. »

La plus longue pleine charge de la saison

De l'épingle de la Source au freinage des Combes, les pilotes ne lèvent pas le pied. C'est la période de pleine charge la plus longue de la saison.
« Le pilote y accélèrera fortement et ne lèvera le pied que 25 secondes plus tard, » précise Taffin. « Il s’agit de la phase de pleine charge la plus longue du calendrier, elle couvre une distance équivalente à 20 terrains de football ! »
« Durant cette période d’accélération, le moteur à combustion interne sera poussé dans ses ultimes retranchements. »

Des dénivelés et un turbo sollicité

L'important dénivelé du circuit impose des contraintes importantes sur le groupe propulseur, et le turbo sera très sollicité.
« Les changements d’altitude soumettront (...) les composants internes à des forces latérales et verticales importantes, » note Taffin. « Le point le plus élevé (...) culmine à 600 m et la vitesse de rotation du turbocompresseur s’approchera de sa limite en dépassant les 100 000 tr/minute, soit près de 2 000 rotations par seconde ! »
« Nous avons déjà couru en altitude (...), lors du Grand Prix d’Autriche, et nous pouvons donc nous permettre (...) une approche légèrement plus agressive. Les vitesses de rotation pourraient atteindre des niveaux encore plus élevés. »

Les fluides bougent beaucoup

Ces changements d'élévation soudains ont aussi un impact sur tous les fluides qui font fonctionner le groupe propulseur.
« Les virages radicaux et les changements d'altitude mettent également les systèmes de fluides sous une pression élevée parce que les voitures suivent les montées et décentes de la piste, » indique Cédric Staudohar, le responsable du soutien en piste de Renault pour Caterham.
« Les fluides sont compressés dans les décentes mais en passant sur les bosses ils se déplacent et les forces sont inversées, c'est un travail en soi de suivre ce qui se passe en interne et d'assurer que les pompes sont alimentées avec des fluides à tous moments. »

La récupération d'énergie va également compter

Les deux derniers secteurs vont faire fonctionner l'ERS, avec le MGU-H, qui récupère l'énergie de la chaleur de l'échappement, et le MGU-K, qui récupère celle des freinages.
« Après le freinage des Combes, le pilote bascule dans le deuxième secteur du circuit, qui met l’accent sur l’ERS et la récupération d’énergie, » souligne Taffin. « Le MGU-H continuera de récolter de l’énergie dans les grandes courbes rapides (...), avant d’alimenter le MGU-K et le moteur (...) lors de la (...) pleine charge. »
« La chicane de l’Arrêt de Bus représente la meilleure occasion de récupérer de l’énergie pour le MGU-K puisque le pilote y décélère fortement, passant de plus de 300 km/h à tout juste 75. »

L'ERS va aider à gérer la consommation

En raison des vitesses élevées, la consommation est importante et le système ERS va jouer un rôle important pour la limiter.
« Avec un tour aussi long, la consommation de carburant atteint sans surprise des niveaux importants, » déclare Taffin. « Toutes les occasions de récolter de l’énergie se révèlent être de véritables aubaines afin de respecter la limite des 100 kg d’essence. »
« Il se peut (...) que nous surchargions le moteur (...), et ce dans le but d’augmenter la puissance électrique. La méthode consiste à injecter un peu plus de carburant que nécessaire dans le V6 pour produire plus de puissance. Ceci permet aux deux génératrices électriques (...) de récupérer plus d’énergie. »

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