F1 - L'altitude sera dure pour les V6 à Interlagos

L'altitude et la chaleur seront très dures pour le turbo et le V6 à Interlagos. Ils vont devoir opérer à un niveau plus élevé pour conserver la même puissance.
Le tracé d'Interlagos ne présente pas de contrainte extrême pour
les moteurs, mais son lieu, avec une altitude importante et une
forte chaleur potentielle, complique la tâche.
« L’altitude et la chaleur restent les paramètres principaux
du circuit d’Interlagos, les deux facteurs pouvant grandement
altérer le fonctionnement des groupes propulseurs nouvelle
génération, » explique Rémi Taffin, le responsable des
opérations en piste de Renault Sport F1.
Interlagos est situé à 800m d'altitude, plus que le Red Bull Ring
et Spa, mais Mexico sera à une altitude encore plus élevée l'an
prochain.
Le turbo sera beaucoup plus sollicité
L'altitude limite la puissance du moteur, mais le turbo, de
retour cette année, doit augmenter sa vitesse de rotation pour
rester au niveau habituel.
« L’élévation rendait autrefois la vie plus facile aux moteurs
et monoplaces puisque la puissance délivrée atteignait un niveau
moindre, » précise Taffin. « Un moteur turbo comprime
(...) l’air ambiant et maintient une pression constante dans le
turbocompresseur, puis dans le compresseur. »
« Au Brésil, le taux d’oxygène présent dans l’atmosphère
affiche une valeur inférieure de 10%. Par conséquent, le
turbocompresseur doit tourner à une vitesse bien plus importante,
proche de sa limite, afin de pouvoir générer sa puissance
habituelle. »
La chaleur peut forcer à augmenter le régime
La chaleur peut également poser problème en altitude, en forçant
à augmenter le régime moteur pour conserver la puissance
normale.
« Isolée, la chaleur ne pose pas de réelles difficultés, »
souligne Taffin. « En revanche, conjuguée à la haute altitude, elle
fait chuter considérablement la densité de l’air. Le régime moteur
requis pour délivrer la puissance habituelle est donc beaucoup plus
important, une situation qui soumettra les composants du V6 (...) à
des contraintes énormes. »
Renault espère gérer l'altitude et la chaleur: « Nous
étudierons ce phénomène avec la plus grande attention sur notre
plateforme d’essais, où nous pouvons recréer ces deux paramètres
avec précision. »
Le MGU-K et le MGU-H fonctionneront sans problème
Le MGU-K, qui récupère l'énergie au freinage, et le MGU-H, qui
récupère l'énergie de la chaleur de l'échappement, auront la vie
plus facile.
« Si le moteur à combustion interne et le turbocompresseur
sont soumis à rude épreuve, les autres éléments du groupe
propulseur resteront relativement épargnés, » note Taffin.
« La ligne droite des stands proposera toutefois un nouveau
défi désormais que les monoplaces sont propulsées par des moteurs
turbocompressés. »
« Le MGU-K peut récupérer de l’énergie dans les zones de
virages serrés, tandis que le MGU-H a largement l’occasion d’en
récolter lors des brèves phases d’accélération entre les
différentes courbes. »


