F1 - Mercedes regrette ses choix stratégiques

Malgré ses deux sorties de piste, Lewis Hamilton aurait pu décrocher un meilleur résultat à Hockenheim, avec des choix stratégiques différents.
Lewis Hamilton a marqué deux points à Hockenheim, grâce aux pénalités des pilotes Alfa Romeo. Il avait vu l'arrivée au 11ème rang après une course difficile, avec une sortie de piste au virage 16 et un tête-à-queue au premier virage. Malgré ces erreurs, Mercedes pense qu'un meilleur résultat était possible, si Hamilton avait basculé des pneus intermédiaires aux tendres plus tôt en fin de course, quand la voiture de sécurité était en piste.
Un arrêt si tôt aurait permis à Hamilton de réduire l'effet de sa pénalité de cinq secondes, pour une entrée aux stands sans respecter le chemin imposé, et d'avoir des pneus adaptés aux conditions de piste avant les leaders.
« Nous avons discuté de la possibilité de prendre la pénalité sous régime de voiture de sécurité, mais nous avions peur de ressortir derrière des voitures du milieu de classement, » explique Andrew Shovlin, le responsable de l'ingénierie de Mercedes, dans une vidéo publiée par l'équipe. « Nous ne savions pas combien de temps il nous aurait fallu pour les doubler. Avec le recul, cela aurait été mieux de faire cela. Cela aurait été mieux que ce que nous avons fait. »
Lance Stroll, le premier pilote à avoir pris les slicks pendant l'intervention de la voiture de sécurité, est passé de la 14ème à la deuxième place. Mercedes reconnaît que c'est cette stratégie qui était la meilleure : « La véritable bonne décision aurait été de faire quelque chose de très similaire à Stroll, » précise Shovlin. « Nous serions ressortis des stands avant la fin de l'intervention de la voiture de sécurité, nous aurions pris la pénalité, pris les pneus tendres, mais nous aurons été l'une des premières voitures en pneus tendres et cela nous aurait donné le meilleur résultat global. »
Mercedes a fait une autre erreur
Une autre erreur a été faite plus tôt dans la course, juste avant l'accident de Hamilton. L'Anglais a abandonné les intermédiaires pour les pneus tendres, et c'est peu de temps après cet arrêt qu'il est sorti de la piste. Sur le moment, l'équipe hésitait entre plusieurs types de slicks et elle n'avait pas anticipé la nouvelle averse.
« En fait, notre conversation avec (Hamilton) tournait autour des médiums, » explique Shovlin. « Nous pensions que la piste allait s'assécher, c'est que nous déduisions des prévisions météo, et les médiums étaient les seuls pneus qui nous étions prêts à utiliser jusqu'à l'arrivée. »
« Lewis disait que ces pneus étaient trop durs. C'est pour cette raison que nous l'avons mis sur les pneus tendres. Nous savons maintenant que nous aurions discuter de prendre les intermédiaires, mais à ce moment là, nous évoquions juste les médiums ou les tendres avec Lewis. »
Des décisions difficiles à anticiper
Les mauvaises décisions sont à pondérer puisque les conditions évoluaient très vites et que la majorité des équipes a fait des choix similaires. Aucune d'entre elles n'a pris les bonnes décisions du début à la fin de la course.
« Dans ce genre de courses, il faut faire des paris sur ce qu'il va se passer ensuite, » précise Shovlin. « Est-ce qu'il va y avoir plus de pluie ? Est-ce qu'il va y avoir une voiture de sécurité ? Et c'est sur ces paris, ces décisions, que nous n'avons pas exploité les informations à notre disposition aussi bien que possible. Mais certains événements n'ont pas vraiment tourné en notre faveur. »
« Personne n'a vraiment adopté la bonne stratégie. La bonne stratégie aurait été de passer des pneus pluie au départ aux intermédiaires, de prendre de nouveaux intermédiaires pendant la voiture de sécurité puis de faire ce que Stroll a fait à la fin. »
« Le fait que personne n'ait pris toutes les bonnes décisions montre à quel point c'est difficile. Mais nous analysons nos décisions parce que nous savons qu'elles étaient pas assez bonnes et que c'est pour cette raison que nous avons eu un si mauvais résultat. »