F1 - Mercedes n'aurait pas gagné sans la VSC

Mercedes ne pense pas que la victoire aurait été possible sans la procédure de voiture de sécurité virtuelle à Sotchi.
Mercedes a décroché un doublé alors que Ferrari a dominé
l'ensemble du week-end à Sotchi. Le constructeur allemand a profité
de l'abandon de Sebastian Vettel mais c'est grâce à sa stratégie et
une procédure de voiture de sécurité virtuelle que ses pilotes ont
pris l'avantage sur Charles Leclerc.
Les pilotes présents en Q3 ont tous opté pour les tendres au
départ, sauf Lewis Hamilton et Valtteri Bottas, qui avaient les
médiums. Mercedes pouvait ainsi essayer de décaler sa stratégie, sa
meilleure chance pour prendre l'avantage sur les pilotes
Ferrari.
Leclerc et Vettel sont passés aux stands avant les pilotes
Mercedes. L'abandon de Vettel a entraîné une procédure de VSC,
qu'il ne pouvait pas éviter, et Hamilton a changé de
pneus, pendant que Leclerc était au ralenti en piste. Hamilton a
ainsi pu reprendre la piste devant son rival. Mercedes reconnaît
que sans l'interruption de course, la victoire était difficilement
à sa portée.
« Je pense que cela aurait été très dur de prendre l'avantage
sur Ferrari sans une VSC ou une voiture de sécurité, »
reconnaît James Vowles, le responsable des stratégies de Mercedes,
dans une vidéo publiée par l'équipe. « Je pense que nous
aurions fini troisième et quatrième et que Ferrari aurait gagné
cette course. »
Mercedes voulait se décaler
Prendre les médiums pour le premier relais offrait moins
d'opportunités pour le départ, mais Mercedes savait qu'elle devait
décaler sa stratégie par rapport à Ferrari, pour faire la
différence dans les stands.
« Nous avons étudié les deux options, » précise Vowles.
« La difficulté des pneus tendres est que si nous étions
derrière les Ferrari dans les premiers tours, nous aurions vraiment
du mal à les doubler en arrivant au deuxième virage. La seule
opportunité était un undercut (s'arrêter avant pour bénéficier des
pneus neufs et être plus performant) et même avec ça, nous savions
qu'ils étaient vraiment rapides. »
« De l'autre côté, les médiums avaient une faiblesse. Ils
étaient un peu moins bon pour le départ mais ils offraient plus
d'opportunités en course. L'undercut restait possible, mais cette
fois en passant sur les pneus tendres ou les durs, si les tendres
se dégradaient trop. Surtout, ces médiums nous permettraient de
nous rapprocher des Ferrari dans le premier relais, les tendres se
dégraderaient avant les médiums, et c'est exactement ce qu'il s'est
passé. Après quelques tours, nous avons roulé de plus en plus vite
et Ferrari a dû réagir et arrêter ses voitures l'une après l'autre.
Et c'est ce qu'on apporté ces pneus. Ils ont ouvert des
opportunités. »
« A ce moment là, nous nous battions avec nos conditions, pas
les leurs. Les voitures de sécurité jouent un rôle important à
Sotchi, il y a en a eu plusieurs année après année, mais surtout en
début de course. Mais de toute façon, ces pneus médiums
permettaient de maximiser le relais face aux Ferrari. Après les
avoir obligés à s'arrêter, nous pouvions allonger le relais,
presque jusqu'à la fin de la course au besoin, dans l'espoir d'une
VSC ou d'une voiture de sécurité. Exactement comme ce qu'il s'est
passé dimanche. »
Le premier relais n'était pas en faveur de Mercedes
Jusqu'à la procédure de voiture de sécurité virtuelle, le plan
de Mercedes n'était pourtant pas payant. Les pneus tendres ont été
plus endurants que ce que l'équipe imaginait et elle ne pouvait pas
vraiment faire la différence. Elle espérait inverser la situation
en fin de course, mais elle avait conscience que seule une
interruption de course lui permette de revenir dans la lutte.
« Avant la course, nous pensions que les pneus tendres
seraient un peu plus fragiles, » explique Vowles. « En
fait, la dégradation était très faible tant sur les tendres que les
médiums, et cela a réduit nos opportunités. Si les tendres avaient
eu la même dégradation que vendredi, nous aurions pu beaucoup plus
jouer avec ça. Cela signifie qu'à partir du 15ème tour, environ,
les pneus tendres de Ferrari auraient commencé à se dégrader plus
et cela aurait tourné en notre faveur, et ils se seraient arrêtés
plus tôt, ce qui aurait créé un écart. »
« Cela n'a pas été le cas, donc quand nous avons vu qu'ils
arrivaient à faire un relais assez long, nous nous disions que les
pneus tendres pourraient transformer notre voiture et la faire
mieux fonctionner (dans le deuxième relais). Mais nous aurions
quand même été derrière les Ferrari. »
« Avec une voiture de sécurité en fin de course, et toutes les
voitures regroupées, ces tendres neufs auraient fait la différence.
Même si nous n'avions pas nécessairement l'avantage de la position,
en étant juste derrière eux, nous aurions pu être très bons au
restart. En fait, l'une des raisons du (deuxième) arrêt de Leclerc
était qu'il voulait prendre les pneus tendres plutôt que rester sur
les médiums, parce qu'il s'inquiétait pour le restart. »
En faisant ce deuxième arrêt, Leclerc a donné la deuxième place à
Bottas, et il n'a jamais pu reprendre l'avantage, malgré ses pneus
plus performants.


