F3 - Flörsch : « C'est probablement un miracle »

Sophia Flörsch n'a réalisé la violence de son accident à Macao que plusieurs jours après. Elle a repris l'entraînement, avec pour objectif d'atteindre la F1.
C'est l'une des images de l'année. Sophia Flörsch a eu un
accident très spectaculaire au Grand Prix de Macao de F3, qui a
fait craindre le pire. L'Allemande, qui roulait dans le championnat
d'Europe de F3 cette saison, s'est fracturée deux vertèbres mais
elle a déjà pu reprendre son entraînement et reprendre une vie
normale.
« C'est probablement un miracle, mais c'est probablement
pour ça que je suis contente et que je suis normale, » a reconnu
l'Allemande sur la BBC. « C'est arrivé assez vite, la vitesse
a atteint 275km/h, mais je peux déjà presque tout faire, donc je
suis juste contente et je reste positive. Je me rappelle de
tout. C'est juste complètement différent, parce que c'est arrivé
très vite. »
Sophia Flörsch a percuté Jehan Daruvala, qui a visiblement freiné
brutalement en voyant un drapeau jaune. Elle n'a plus eu aucun
contrôle sur la suite des événements, puisque deux roues étaient
cassées. Elle a ensuite percuté la voiture de Sho Tsoboï. Sa
monoplace a décollé, traversé un grillage et elle a finalement
percuté en marche arrière un bâtiment pré-fabriqué destiné aux
commissaires et aux photographes, qui a absorbé le choc : « Je
ne me suis jamais dit "Ça va être un gros accident", »
assure-t-elle. « Même à l'hôpital, pour moi, l'accident
n'était pas si horrible. »
Ce sont les vidéos qui lui ont fait prendre conscience de
la violence de l'accident : « Je me suis dit "Ok, ça a l'air
assez mauvais", » indique-t-elle. « Je l'ai vu pour la
première fois le vendredi après l'accident, et évidemment j'étais
choquée parce que cela ne semblait pas bon du tout. C'est vraiment
horrible. Je ne pensais pas que ce serait si violent parce que dans
la voiture, cela ne paraissait pas si horrible. »
« Je me rappelle d'avoir décollé (et d'avoir traversé un
grillage), mais les sensations étaient différentes. Pour moi,
c'était comme glisser au sol. Je ne sais pas si c'est parce que
c'est arrivé très vite, mais c'était la même sensation. »
Les images lui ont fait comprendre pourquoi son accident a autant
marqué les esprits : « En voyant la vidéo, je n'imaginerais
pas que la personne à l'intérieur (de la voiture) puisse aller
bien. »
Après l'accident, Flörsch a avant tout voulu rassurer sa famille.
Son père était présent sur le circuit mais sa mère et sa soeur
étaient restées en Allemagne. « Une de mes premières pensées a
été de dire à l'équipe que j'allais bien, et de le dire à ma
famille, mais (la radio) ne marchait pas, » explique-t-elle.
« A l'hôpital, la première chose que j'ai faite avec mon père
a été de prendre un selfie, pour l'envoyer à ma mère et ma soeur,
pour leur dire que j'allais bien. »
La communauté du sport automobile a immédiatement manifesté son
soutien : « La vidéo a pris beaucoup d'importance et beaucoup
de gens l'oint vue. Beaucoup de gens m'ont écrit, notamment des
pilotes de F1 comme (Fernando) Alonso, (Nico) Rosberg et (Nico)
Hülkenberg, mais aussi des équipes de F1. »
Flörsch a repris l'entraînement, avec la F1 en tête
Sophia Flörsch a subi une opération de 11 heures sur la colonne
vertébrale. Elle n'aura aucune séquelle et elle a pu quitter
l'hôpital huit jours seulement après l'accident. Elle a déjà repris
une activité physique.
« Je me sens bien, » précise-t-elle. « C'est arrivé
il y a environ quatre semaines et je peux presque tout faire, la
douleur diminue chaque jour. Les deux dernières semaines ont été
plutôt positives, j'ai commencé ma rééducation il y a deux semaines
pour ne pas perdre plus de muscle. Je peux tout faire à part
utiliser mon dos et mon cou. »
« J'avais deux os cassés dans la colonne vertébrale, la T3 qui
est encore cassée, et la C7, qui a été cassée en trois parties. En
fait c'était assez dangereux, parce qu'une partie de cet os est
allé dans la zone des nerfs et c'est pour cette raison que j'ai été
opérée. »
« Je dois tout reprendre lentement, donc je mets en place mon
entraînement, j'ajoute du poids tous les jours et mon objectif est
de remonter dans la voiture fin février ou début mars. »
Sophia Flörsch a déjà signé pour une nouvelle saison chez van Amersfoort, dans le même championnat,
qui va devenir Formula European Masters. En 2018, elle a rejoint la
catégorie en cours de saison, après avoir obtenu son Abitur,
l'équivalent du baccalauréat en Allemagne. Elle est déjà entrée
dans les points et elle veut maintenant se rapprocher du sommet,
pour ensuite réussir en F1.
« Je vais voir comment cela va se passer, mais mon objectif
est d'atteindre la F1, de m'y imposer et peut-être d'être
championne du monde, » indique-t-elle. « C'est un
objectif assez haut mais je m'en rapproche tous les ans et je pense
que c'est possible, d'être une femme championne du
monde. »
« Je veux juste être la meilleure pilote. Je pense que
l'aspect féminin passe après. »
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