F1 - Quelle était l'ampleur des dégâts de Bottas ?

Valtteri Bottas a perdu environ 5% d'appuis après son contact avec Sebastian Vettel. Sa monoplace est devenue très imprévisible.
Suite à leur accrochage dans le premier tour, Sebastian Vettel
et Valtteri Bottas se sont retrouvés dans une situation similaire.
Ils ont dû passer aux stands, pour un changement d'aileron avant
pour le premier et à cause d'une crevaison pour le second. Ils ont
pris les pneus tendres et ils ont dû faire un deuxième arrêt.
Vettel a fini à la cinquième place, deux positions devant Bottas.
Malgré une pénalité de cinq secondes, Vettel a fini une vingtaines
de secondes devant le pilote Mercedes, et il a plus facilement
gagné des places. Comment expliquer cette différence ? La monoplace
de Bottas avait de plus gros dégâts suite à leur contact.
La Mercedes a perdu « environ 5% » de ses appuis selon Andrew
Shovlin, le responsable de l'ingénierie de l'équipe championne du
monde. « Cela n'a pas été directement causé par le contact
avec Vettel, » précise-t-il dans une vidéo publiée par
Mercedes. « C'est à cause des dégâts provoqués par le
pneu. Avec la crevaison, il a commencé à se détruire. En touchant
le fond plat, le pneu a fait des dégâts. »
En cas de crevaison, les pilotes savent que la monoplace peut être
endommagée et ils gèrent leur rythme pour revenir aux stands : « Il
faut rouler assez lentement pour ne pas causer de trop gros dégâts
sur le fond plat, mais aussi assez vite pour rester avec les autres
pour le restart. »
Des dégâts difficiles à anticiper
Certaines pièces ne se sont pas complètement détachées, ce qui a
rendu la monoplace assez imprévisible durant toute la course.
« Le problème, c'est que les dégâts sur le fond plat n'étaient
pas que des pièces qui se sont arrachées, » précise Shovlin.
« Il y avait des pièces qui bougeaient. C'est pour ça que
c'est un peu plus compliqué, parce qu'on perdait plus ou moins de
performance selon les virages. »
« Le plus gros problème de Valtteri n'était pas juste la perte
d'appuis, mais aussi le côté imprévisible. Dans certains virages ça
allait, à certains tours ça allait, mais par moments il sentait une
grosse perte d'appuis à l'arrière, et cela créait une
instabilité. »
Pourquoi un deuxième arrêt ?
Valtteri Bottas est remonté devant Kevin Magnussen, au huitième
rang. Mercedes a choisi de lui faire faire un deuxième arrêt, ce
qui a permis au Danois de reprendre l'avantage. Bottas n'a pas pu
doubler à nouveau Magnussen mais l'équipe ne regrette pas son
choix.
« Il y avait deux raisons (derrière ce deuxième arrêt), »
explique Shovlin. « Avec ses soucis de comportement, il avait
de grosses difficultés. Il avait des plats sur ses pneus à l'avant
et nous avions une petite vibration. Nous avons vu avec (Lance)
Stroll que si on a cette vibration, (...) cela peut mener à une
crevaison. L'autre problème est que les pneus arrières n'étaient
pas en bon état. Les dégâts à l'arrière faisaient perdre beaucoup
d'adhérence. Il glissait et il avait peu de gomme à
l'arrière. »
« Nous pensions pouvoir regagner des places, que nous serions
assez rapides pour passer devant la Renault (de Carlos Sainz) et la
Haas (de Kevin Magnussen). Nous n'avons pas pu le faire. Sans la
VSC, cela aurait peut-être était possible. Cela nous a fait perdre
une place mais nous avons évité un problème avec les
pneus. »
Bottas a quand même pu doubler Sainz, mais uniquement parce que le
pilote Renault a eu un souci de MGU-K.
Mercedes a mis du temps à fixer un objectif
Mercedes a eu besoin de quelques tours pour fixer un objectif
dans la remontée de Valtteri Bottas. L'équipe a d'abord visé la
sixième place, ce que la nécessite du deuxième arrêt a finalement
rendu impossible.
« Sur le moment, nous ne savions pas (à quelle place Bottas
pouvait prétendre), » reconnaît Shovlin. « Nous ne
connaissions pas l'étendue des dégâts, donc nous ne connaissions
pas les performances dont la voiture était capable. »
« En mettant les pneus tendres, la consigne qui lui a été
donnée était de se battre pour remonter dans le cassement. A ce
stade, remonter dans le classement était plus important que faire
tenir les pneus jusqu'à la fin. Nous avons vu qu'il pouvait
revenir sur le milieu de classement et ils devaient tous passer aux
stands, ils n'avaient pas encore fait d'arrêt. »
« Assez tôt, nous avons pensé à une position à l'arrière du
top six. Valtteri a fini à la septième place. L'objectif n'a
pas été atteint mais les points étaient un objectif
réaliste. »


