F1 - Le développement d'une F1, une longue épopée

Mercedes travaille depuis plus d'un an sur le développement de la F1 W10 EQ Power +. Ce travail va se concrétiser dans quelques jours.
La Mercedes F1 W10 EQ Power+ fera ses premiers tours de roues
mercredi à Silverstone. Ce déverminage sera la concrétisation d'un
travail de plus d'un an. La conception de la monoplace a débuté fin
2017, avant même les débuts en piste de F1 W09, la voiture
championne du monde l'an dernier.
« Une nouvelle voiture débute bien plus tôt que ce que les
gens pensent, » explique James Allison, le directeur technique
de Mercedes, dans une vidéo publiée par le constructeur. « La W10,
notre voiture pour 2019, a en réalité été entamée dans les derniers
mois de 2017. »
« La première partie de ce nouveau projet, c’est le chef
designer du moteur, chez HPP, et le chef designer du châssis à
Brackley qui se réunissent pour fixer les objectifs pour la
nouvelle voiture, pour voir quelles sont les opportunités de
performances qui étaient impossibles avec la voiture précédente. Il
faut s’y prendre très tôt. »
Les principaux ingénieurs, qui forment le groupe concept, apportent
aussi leurs idées durant ces premières réunions, afin de poser les
premières bases.
Le développement se poursuit durant toute l'année et l'équipe
consacre de plus en plus de ressources à son nouveau modèle. Quand
l'hiver débute, les premières pièces sont fabriquées, testées et
assemblées. Le travail se fait en permanence, que la saison soit en
cours ou pas. « Ce n’est jamais calme, » résume
Allison.
Le démarrage, un moment clé
Le moment où la monoplace prend vie est celui où son moteur est
démarré pour la première fois, généralement au moins de
janvier. « Le premier démarrage est un événement
intéressant parce que tout le monde peut l’entendre, »
explique Alisson. « On a une usine silencieuse depuis la fin
de la saison précédente, jusqu’à ce moment où un moteur prend vie à
nouveau dans l’usine. »
Les éléments clés, comme le moteur, le système de carburant ou la
transmission, sont présents, mais pas toutes les pièces :
« Cela ne ressemble pas encore à une voiture de course, c’est
un peu comme quand Arnold Schwarzenegger enlève toutes les couches
de peau et que l’on voit Terminator dessous, » précise
Allison. « C’est le premier moment où on l’on voit quelque
chose prendre vie. »
« Tous ceux qui sont dans l’usine, même s’ils ne sont pas là,
l’entendent et il y a un vrai impact émotionnel pour nous parce
qu’on entend un moteur dans l’usine. »
« Actuellement, le démarrage de la voiture se fait environ à
mi-chemin entre les essais de pièces, quand les premières pièces
arrivent à l’usine, et Melbourne, pour la course. »
Le premier roulage, le travail avant l'émotion
Une fois la voiture montée vient le moment du premier test.
Avant de rejoindre Barcelone, Mercedes a pris l’habitude de faire
un shakedown à Silverstone. Ce roulage est limité à 100km, avec des
pneus de démonstration, mais il permet de vérifier que les systèmes
de la voiture répondent aux attentes.
« Il y a deux séances d’essais, mais avant ça le shakedown permet
de faire un nombre de kilomètres très limité, » explique
Allison. « C’est la première opportunité de voir si tout
ce que nous avons fait à l’usine a permis la préparation d'une
voiture performante en piste. Le shakedown est la dernière
opportunité significative de nous assurer que les huit journées,
seulement, d’essais que nous avons ne seront pas interrompues par
un quelconque problème, qui empêcherait de maximiser le temps en
piste. »
« Le shakedown est vital pour nous, parce que c’est la
dernière vérification qui permet de voir que tout le monde a fait
un bon travail et qu’on peut commencer les essais. »
Le travail a plus place plus prépondérante que l’émotion :
« En un sens, c’est dommage que cet aspect "Sommes-nous prêts
?" prenne le pas sur le fait que c’est la première fois que cette
voiture totalement nouvelle, qui a reçu tant d’amour et
d’attention, est en piste, » reconnaît Allison.
« Mais quand on se couche ce soir là, si cela s’est bien passé
et qu’on est soulagé, on peut repenser à la belle chose qui a été
créée, en espérant que cette belle chose sera assez forte et
performante pour concrétiser les espoirs investis en
elle. »


