Interview avec Jules Bianchi
Quels sont vos objectifs pour la première course de la saison ?
Mon objectif est de faire le meilleur travail possible. Si c’est le cas, le résultat devrait être intéressant. Avec mon ingénieur, nous avons bien travaillé tout l’hiver et nous avons pu montrer quelques chronos prometteurs. Quoiqu’il arrive, je souhaite marquer des points, idéalement des gros points et dans les deux courses.
Vous avez gagné à Barcelone en F3 Euro Series, sur la version courte du tracé, et vous avez-fait des essais en GP2 sur le circuit long. Est-ce un avantage de débuter la saison sur une piste que vous connaissez ?
Avoir déjà roulé sur une piste est toujours un avantage. Lorsque l’on arrive sur la piste, on est immédiatement à l’aise et on a le rythme du circuit. C’est très important, encore plus en GP2 où le temps de roulage est très limité. Avec la piste bien en tête, on peut immédiatement se concentrer sur le réglage de la voiture.
Pensez-vous que l'expérience acquise en GP2 Asia vous permettra d'être immédiatement dans le rythme en GP2, même si la monoplace n'est pas la même ?
J’ai pris part à trois meetings de GP2 Asia afin d’apprendre le maximum de choses sur le GP2 avant le début du championnat de « Main series ». Et l’objectif a été atteint. J’ai compris énormément de choses et j’ai bien progressé. De nombreuses choses étaient nouvelles : type de pneus, les arrêts aux stands, les départs (Il n’y a plus de frein à main comme en F3), etc… Mon expérience en Asia Series est donc, sans conteste, un plus. Je ne sais pas si elle me permettra d’être directement dans le bon rythme, mais elle devrait m’éviter de faire certaines erreurs que j’ai commis en Asia.
Dans quels domaines pouvez-vous faire le plus de progrès ?
Mon plus gros point de progression actuellement concerne l’utilisation et surtout la gestion des pneumatiques. Il faut trouver un bon équilibre entre attaque et dégradation des pneus et ce n’est pas évident au début. J’ai bien progressé sur ce point lors des essais hivernaux, mais je dois encore m’améliorer. Je dois également encore travailler mes départs. Ensuite, je peux progresser à tous les niveaux : pilotage, analyse des données, arrêts aux stands… Je suis loin de tout savoir.
Qui voyez-vous comme vos principaux rivaux pour le titre cette année ?
Des pilotes « redoublants » seront aux avant postes je pense. Comme Pastor Maldonado, Sergio Perez ou encore Davide Valsecchi. Mais les rookies seront là également à commencer par mon coéquipier, Sam Bird, ou encore mon camarade en équipe de France Circuit FFSA, Charles Pic.
Certains pilotes vont disputer leur troisième voire quatrième saison en GP2 cette année. Pensez-vous que cette expérience leur donne un avantage important ?
Oui, l’expérience est un avantage. Ces pilotes connaissent parfaitement le déroulement d’un week-end de GP2, ils connaissent toutes les pistes au volant d’une GP2, ils ont donc clairement un avantage. Maintenant, nous avons vu a plusieurs reprises par le passé qu’un rookie peut gagner les GP2 Series, même contre des pilotes plus expérimentés.
Les différentes séances d'essais avec Ferrari vous ont-elles aidé à être plus performant dans la monoplace du GP2 ?
Même si je n’en suis pas vraiment conscient, je pense, oui. Dès l’instant que l’on roule, on apprend des choses que l’on peut ensuite réutiliser pendant d’autres roulages. Par exemple, en décembre dernier, j’ai roulé avec une monoplace chargée en carburant lors de mes journées avec Ferrari. Cela m’a permis d’avoir une première expérience avec une voiture très lourde, ce qui est le cas en GP2 lors de la course 1 qui est la plus longue du week-end.
Sébastien Bourdais et Romain Grosjean ne sont plus en F1 et on dit souvent que vous êtes le Français le plus proche de la F1. Est-ce une pression particulière ?
Pas vraiment, non. Je me concentre sur mon travail et pour le moment c’est de faire de bons résultats en GP2. L’avenir, la F1, on verra plus tard, je l’espère.
Pensez-vous que le fait d'être lié à Ferrari pourrait vous aider à débuter en F1 avec la Scuderia ou dans l'une de ses équipes partenaires dans le futur ?
Il est clair qu’avoir été engagé par Ferrari pour son programme de jeune pilote, la Ferrari Driver Academy, est un atout pour accéder à la F1. Et c’est d’ailleurs l’objectif à terme. Cependant, Ferrari n’a, à ma connaissance, jamais engagé de rookie, ce n’est pas dans les gênes de l’équipe. Comme je vous le disais précédemment, la F1 ce n’est pas pour le moment. Nous verrons plus tard.
Envisagez-vous de retourner au GP de Macao en fin d'année, comme Bruno Senna et Edoardo Mortara ces dernières années ?
Non, je n’envisage pas de retourner à Macau en fin d’année. Mais il ne faut jamais dire jamais…