Vendredi 13 : la superstition et les pilotes de F1

L'histoire de la F1 et du sport auto ne manque pas d'anecdotes liées à la superstition. Ce vendredi 13 est l'occasion idéale d'y jeter un oeil.
"Je ne peux pas nier que, comme la plupart des gens, je suis un petit peu superstitieux," confiait un jeune Nico Rosberg à ses débuts en F1 en 2006. "C'est au point que, parfois, si je porte un bracelet ou quelque chose d'autre et que je fais une bonne course, je le porte aussi pour les courses suivantes. Par exemple, j'ai remporté le championnat GP2 [en 2005, ndlr.] en ayant porté les mêmes bottes de course toute la saison, même si elles étaient usées. [...] Ce n'est pas vraiment de la superstition, mais j'ai ma petite routine avant la course [...] ça m'aide à me relaxer et à me préparer," expliquait-il au New York Times.
Superstitions ou gris-gris ?
La frontière peut être fine entre croyances superstitieuses et ce
qu'on peut considérer comme des "gris-gris" ou habitudes, réflexes
de routine qui confortent un pilote dans sa préparation mentale
avant de monter en piste.
"Je pense que les superstitions c'est juste dans la tête,"
déclarait à l'époque Felipe Massa sur les ondes de CNN. "Bien
évidemment, vous gagnerez parce que vous avez vos sous-vêtements
préférés, ou parce que vous êtes heureux, peu importe. En réalité,
vous gagnez parce que vous faites le meilleur travail mais c'est
important que, dans votre tête, tout soit OK et c'est pour ça que
les sportifs sont superstitieux."
Alberto Ascari, superstitieux notoire
Voici peut-être l'exemple le plus célèbre de l'histoire de la
Formule 1. Il concerne l'un de ses meilleurs pilotes,
Alberto Ascari (photo), sacré Champion du monde en 1952 et
1953. Né à Milan le 13 juillet 1918, l'Italien était un
superstitieux bien connu. Par exemple, il montait dans sa monoplace
toujours du même côté et portait à chaque départ son casque bleu
fétiche. Il trouva la mort dans des circonstances toujours troubles
à ce jour. Invité par Ferrari à Monza pour y essayer la 750 Sport
d'Eugenio Castellotti, il sorti de la piste au troisième tour sans
que personne ne soit témoin de l'incident. Ce jour-là, Ascari
ne portait pas son célèbre casque bleu mais celui de
Castellotti.
Plus troublant encore, son décès est survenu un 26 (mai 1955), le
même jour que son père Antonio Ascari, décédé le 26 juillet 1925
dans un crash sur le circuit de Montlhéry. Tous deux sont
morts au même âge, 36 ans, sur un circuit, et exactement quatre
jours après avoir réchappé à un précédent accident, un plongeon
stupéfiant dans le port de Monaco dans le cas du fils. Tous les
deux ont perdu le contrôle de leur machine dans un virage à gauche
et laissèrent derrière eux une veuve et deux enfants. Enfin, leur
compteur de victoires resta bloqué à 13 succès chacun, plus 13
meilleurs tours en course pour Alberto.
13, porte-malheur
Le nombre 13 a été utilisé à de multiples reprises durant les
trois premières décennies du 20ème siècle avant d'être banni par
l'Automobile Club de France suite à plusieurs accidents
dramatiques. En 1925, au Grand Prix de San Sebastian, le Français
Paul Torchy enroula sa Delage n°13 contre un arbre dans une épreuve
où... 13 concurrent avaient pris le départ. En 1926, le Comte
italien Giulo Masetti s'aligna au volant d'une machine similaire et
elle aussi affublée du n°13. Bien mal lui en pris puisqu'il trouva
la mort après que la voiture se soit retournée sur lui lors d'une
sortie de route.
Mauritz Von Strachwitz fut l'un des premiers à choisir le 13 pour
s'aligner dans une course de F1. Hélas, une suspension de
licence suite à un accident de la route le priva du Grand Prix
d'Allemagne 1953. Le mexicain Moises Solana prit part à son
Grand Prix national en 1963 au volant d'une BRM de la Scuderia
Centro Sud. La réussite ne fut pas non plus de son côté vu qu'il
termina l'épreuve à sa position de départ, la 11ème, avec... huit
tours de retard sur le vainqueur Jim Clark (Lotus 25) à cause de
problèmes de moteur. Davina Galica tenta plus tard sa chance en F1
avec le fameux nombre lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 1976,
sans toutefois parvenir à se qualifier.
Aujourd'hui, il est de tradition de ne pas utiliser ce numéro en
F1, plus par convention historique que réelle superstition. Le
dernier pilote en date à l'avoir porté n'est autre que Pastor
Maldonado. Si le bouillant vénézuélien l'emporta de belle manière
au Grand Prix d'Espagne 2012 sur Williams, la suite de sa carrière fut davantage
marquée par les coups de chaud que les coups de réussite, ce qui
lui valut le doux surnom de "crashtor" de la part des fans.
Pour la petite histoire, sur plus de cent pilotes ayant trouvé la
mort sur un circuit depuis la naissance du sport auto, cinq sont
décédés un 13 du mois. Deux d'entre eux lors d'un Grand Prix de F1:
Harry Schell, tué le vendredi 13 mai 1960 lors des essais de
l'International Trophy, disputé hors-championnat du monde à
Silverstone, et Ricardo Paletti, percuté tragiquement au
départ du Grand Prix du Canada, le dimanche 13 juin 1982.
13, porte-bonheur
Et le bonheur dans tout ça ? Car le 13 s'est avéré synonyme de
réussite dans plusieurs cas en F1. Ainsi, Jacques Laffite, René
Arnoux, Teo Fabi et Michael Andretti signèrent leur premier
podium à leur 13ème départ. Arnoux en profita également pour
établir son premier meilleur tour. Au Grand Prix du Canada 1972,
Peter Revson s'empara de sa première (et unique) pole position pour
sa 13ème tentative. Enfin, le Sud-africain Jody Scheckter et le
Britannique Damon Hill remportèrent leur première victoire lors de
leur 13ème Grand Prix.
Source : Motor Inside
A lire aussi :
LA W SERIES EN LEVER DE RIDEAU DE LA F1 EN 2021
!
F1 - HAMILTON CHAMPION DU MONDE EN TURQUIE
SI...
LA F1 DÉVOILE UN CALENDRIER 2021 DE 23 GRANDS
PRIX



