Vergne réussit ses débuts en F3
Deux pole positions, deux victoires, trois records du tour. Pour éloquentes qu’elles soient, les statistiques de Jean-Eric Vergne à Oulton Park, théâtre des premières courses de Formule 3 anglaise 2010, ne remplaceront pas un discours.
Pour son premier meeting, le membre de l’Equipe de France FFSA Circuit et du Red Bull Junior Team a déjà marqué de son empreinte un championnat où les représentants de l’hexagone ont rarement obtenu leurs lettres de noblesse.
Transformé en base arrière des armées alliées pendant la seconde guerre mondiale lorsqu’elles préparaient le débarquement sur les plages de Normandie, le week-end dernier Oulton a assisté au débarquement d’un Français sur sa verte campagne. Oulton Park est un haut lieu du sport automobile britannique. Un circuit taillé à la serpe, à la façon d’un Silverstone avant que le tracé accueillant la Formule 1 ne soit remodelé pour des raisons de sécurité.
« J’adore Oulton Park ! » s’esclaffe Jean-Eric, « Ce n’est pas un circuit si basique qu’il y paraît. Il y a une grosse épingle en banking, une grande chicane où il ne faut pas hésiter à escalader les vibreurs, des vitesses de passage assez folles. » Le type de circuit où un pilote doit faire taire la petite voix qui lui dit de lever le pied dix mètres plus tôt ? « C’est exactement ça ! »
Jean-Eric a bâti son succès sur des qualifications sans appel où le sang-froid et la précision étaient les deux mamelles du succès. « Effectivement, je n’ai pas pu retrouver mes marques des essais hivernaux d’Oulton Park car la piste était humide et on se demandait s’il fallait chausser les pneus slicks ou non ! » relate le Français. Dans une séance de 30 minutes déterminant l’ordre de départ de la première course et conditionnant bien souvent le déroulement de tout un week-end, les minutes s’égrènent lourdement dans la tête des pilotes et des ingénieurs, en sonnant le glas ou un gai carillon selon les garages. A Pâques, Jean-Eric ne s’est pas fait tirer les cloches. « J’ai assuré un temps dans les vingt première minutes de la séance puis j’ai passé mon deuxième train de pneus slicks neufs et j’ai demandé à mon ingénieur de me prévenir lorsqu’il me resterait trois tours à boucler. J’ai bien pris soin de laisser de l’espace entre moi et les pilotes qui me précédaient sur la piste et j’ai attaqué dans les derniers instants. J’ai fait trois bons tours qui étaient suffisants pour obtenir la pole position. »
En course, la sérénité acquise cet hiver et qui avait trouvé un juste prolongement lors des essais libres et qualifications a aidé Jean-Eric Vergne à contrôler les évènements. « Je ne me suis jamais inquiété. La voiture de sécurité a annihilé mes efforts de début de course mais j’ai bien géré le ‘restart’, j’avais une seconde d’avance sous le drapeau vert. Puis j’ai attaqué jusqu’à avoir quatre secondes d’avance. »
Le tirage au sort de la deuxième course (Le vainqueur de la première course tire au sort un chiffre entre 6 et 10, chiffre qui détermine sa position sur la grille de départ) plaçait le représentant de l’Equipe de France FFSA Circuit à l’intérieur de la quatrième ligne de la grille de départ. Ne pas être aux premières loges à l’extinction des feux n’était pas rédhibitoire mais la météo ‘so british’ était plus problématique. Mais c’était sans compter sur un maître tacticien…
« Il n’y avait qu’une trajectoire sèche et à chaque fois que j’essayais de dépasser un concurrent, je risquais l’accrochage ou la sortie de piste, » explique Jean-Eric, « J’ai donc patienté et j’ai laissé le 4ème me distancer. La voie étant libre, j’ai attaqué pour faire le meilleure tour en course qui rapporte deux points. Avec lui, j’ai marqué autant de points que si j’avais terminé à la 3ème place alors que je n’étais que 5ème. »
Vergne a confirmé sa domination en remportant la troisième course. Prochaine étape, Silverstone, le jour de la fête du travail en France où Jean-Eric ne pense pas chômer. « C’est un superbe circuit, qui ressemble plus aux tracés que je connais comme Barcelone ou Magny-Cours. Et puis justement il y aura Magny-Cours dans la foulée de Silverstone. J’ai hâte de courir chez moi en F3 anglaise. »
Communiqué de presse Equipe de France FFSA.