Sébastien Ogier remporte le Monte-Carlo
Quatre spéciales étaient au programme pour cette "nuit du Turini", avec Col de Braus - La Bollène-Vésubie (la montée du Col du Turini) et Lantosque - Lucéram, à parcourir deux fois chacune.
Sébastien Ogier a une nouvelle fois profité des problèmes d'un adversaire: Toni Gardemeister, qui était son dauphin au classement général, a abandonné après la première spéciale de la soirée à cause d'un problème d'alternateur.
Le Français n'a pas pris le moindre risque pour assurer la victoire dès sa première participation dans ce rallye. Il signe le plus grand succès de sa carrière pour sa seule apparition dans le championnat: il a été désigné pour piloter la Peugeot 207 Super 2000 du volant BFGoodrich, préparée par Kronos, qui sera présente sur cinq épreuve cette année avec un pilote différent à chaque fois. Dès la semaine prochaine, il reprendra son rôle dans le Junior Team de Citroën au Rallye d'Irlande en WRC.
Sébastien Ogier est souvent présenté comme le successeur de Sébastien Loeb. Il lui succède en tous cas au palmarès puisque l'Alsacien avait remporté le rallye l'an dernier en WRC. Cette année, l'épreuve était organisé en IRC, le WRC ayant décidé d'adopter un calendrier où les rallyes n'apparaissent qu'une année sur deux.
"Les clefs de cette victoire sont d’avoir réalisé une course sage et d’avoir su
attendre en début de rallye quand la course est partie sur un rythme très élevé," analyse Ogier. "Vu les conditions de
route on s’est dit que ce n’était pas possible que ce rythme se maintienne, donc nous sommes restés en
dedans, également par le manque de connaissance de la voiture. Je ne voulais pas faire de bêtise et
puis au final on a signé des chronos réguliers et à voir que nos concurrents commettaient des erreurs."
"Je ne m’attendais pas à gagner ce rallye Monte Carlo dès cette année compte tenu de la concurrence.
De notre côté on avait tout à découvrir. Il y a 15 jours on ne savait pas encore qu’on allait disputer ce
rallye et grâce à l’opération BF Goodrich on s’est retrouvé au départ. Je tiens à vraiment les remercier, ainsi que l’équipe Kronos qui nous a mis à disposition une bonne voiture dans des conditions très
difficiles que je n’avais jamais vécu encore en rallye."
Peugeot n'avait gagné qu'une seule fois au Monte-Carlo, grâce à Ari Vatanen en 1985. Cette fois, la firme sochalienne signe le triplé grâce à la deuxième place de Freddy Loix, qui fait déjà une bonne opération dans l'optique du titre puisque plusieurs de ses rivaux ont abandonné, et la troisième de Stéphane Sarrazin, engagé par Peugeot France sur ce rallye.
Vendredi soir, le pilote d'endurance a fait un pari dans la première boucle pour remonter dans le classement, en prenant les pneus pluie alors que la plupart des autres pilotes avaient des gommes pour la neige. Cela lui a fait perdre un peu de temps dans le passage dans le Col du Turini mais il était très performant au début de la spéciale suivante, entre Lantosque et Lucéram, avant de taper le mur et de casser sa roue avant-gauche.
Après réparation, Sarrazin s'est battu pour la troisième place avec Jan Kopecky, remonté dans le classement après des problèmes de direction assistée en début d'épreuve. Le Français a remporté les deux dernières spéciales, ce qui fait de lui le meilleur performer du rallye avec cinq victoires. Il espérait s'imposer mais sa sortie de route de jeudi l'en a empêché.
"J’ai fait un mauvais choix de pneus pour la première boucle du Turini," reconnaît Sarrazin. "Je suis
donc parti à la faute et j’ai la roue avant gauche s’est couchée. Après l’arrivée j’ai changé la roue mais je
ne suis pas arrivée à tourner le volant. J’ai donc dû remettre la roue cassée et défaire l’amortisseur pour
espérer rallier l’assistance. Nous avons pointé à 3 secondes de la fin du temps réglementaire !"
"Les
mécanos ont fait un travail fantastique ce qui m’a permis d’avoir une voiture capable de signer des
scratches en fin de rallye. Je suis content d’avoir contribué au triplé Peugeot même si j’aurais préféré
m’imposer."
Kopecky termine quatrième devant deux Abarth, celles de Giandomenico Basso et Anton Alen, qui ont déçu sur ce rallye. Frederic Romeyer et Olivier Burri complètent le top 8.
Aucun pilote n'a été épargné par les problèmes au cours de ce rallye et beaucoup de prétendants à la victoire ont abandonné: Juho Hanninen, leader en début d'épreuve avec sa Skoda, Nicolas Vouilloz, le champion en titre, Kris Meeke, impressionnant avec sa Peugeot UK, Luca Rossetti, nouveau venu chez Abarth, et Didier Auriol sont sortis de la route.