Ferrari F60 Les techniciens font le point
Aldo Costa, le directeur technique, Gilles Simon, le responsable des moteurs et Nikolas Tombazis, le responsable de l'aérodynamique, ont répondu aux questions des journalistes. Ils évoquent les nouvelles méthodes de travail, les nouveaux règlements et le système KERS.
La F60 est une monoplace très différente des précédentes, en raison des règlements 2009. Est-ce que Ferrari va devoir profiter au maximum des essais ?
Aldo Costa: Le travail lors des essais sera plus important que les années précédentes. Nous avons plusieurs moyens de tester les différents éléments, avec plusieurs groupes. C'est là que nous allons travailler le plus. Les essais en piste restent le dernier essai. Nous allons travailler énormément avant le début du championnat, exactement comme l'an dernier, mais cette fois nous allons concentrer notre travail sur cinq séances d'essais. Au cours de la saison, nous aurons les vendredis [sur les Grands Prix] pour adapter les voitures au circuit et pour le développement.
La monoplace de cette année est très différente des précédentes. Êtes-vous satisfait des résultats ou avez-vous dû faire un compromis ?
Costa: L'an dernier, nous nous sommes battus pour le championnat jusqu'à la dernière course et nous nous sommes beaucoup concentrés sur le développement de la voiture. Là, nous présentons une voiture complète, avec le KERS, même si nous avons eu très peu de temps. Je tiens à féliciter tout le monde: Gilles, Nikolas et tout le monde à Maranello. Nous avons réussi à être les premiers au crash test et nous avons homologué plusieurs châssis.
Pensez-vous que cette année, avec les changements, il sera possible de refaire la voiture pendant l'année pour rattraper un éventuel désavantage au départ ?
Costa: Nous pensons que nous pourrons toujours travailler sur l'aspect technique, donc en ce qui nous concerne, c'est possible.
Nikolas Tombazis: Beaucoup de règlements, en ce qui concerne l'aérodynamique, sont totalement nouveaux. La vitesse de développement sera toujours le plus gros problème. Celui qui sera le plus rapide dans le développement sera le meilleur. Nous pourrons travailler sur le développement le vendredi sur les Grands Prix. Avant la saison, il y a encore une bonne marge. Et si nous sommes devant à la première course, nous pourrons rester calmes.
Quelle a été la réaction de l'équipe à la réduction des coûts ?
Costa: Les règlements ont changé récemment, nous devons repenser nos méthodes de travail et nos programmes. Il faut le faire graduellement, sans précipiter les choses. Il faut faire évoluer la structure de l'équipe.
A quoi va ressembler votre programme de développement maintenant ? Combien d'essais aérodynamiques allez vous faire pendant l'année ? Et la voiture est-elle plus longue que celle de l'an dernier ?
Costa: Le programme de développement va se poursuivre avec les cinq tests prévus à Portimao [Algarve], Bahreïn, à nouveau Bahreïn, puis Jerez et Barcelone. Nous pourrons faire huit essais aérodynamiques cette année, ce qui veut dire huit journées où nous pourrons tester cet élément.
Tombazis: En ce qui concerne la longueur de la voiture, je dois dire que l'empattement est une chose vraiment surestimée. Ce n'est pas si important. Mais de toute façon, le fait que la voiture est plus longue est uniquement un effet visuel.
Pouvez-vous confirmer, comme vous l'avez fait dans le passé, que c'est la meilleure Ferrari jamais conçue ?
Costa: Il y a eu des changements radicaux cette année et aujourd'hui, avec les limitations, les performances ne seront pas aussi bonnes. Les limitations ne nous permettent pas d'atteindre les précédents niveaux de performance. Mais je peux confirmer que les méthodes s'améliorent d'année en année, et cela a été à nouveau le cas cette année.
A part le développement, quels seront les changements entre maintenant et le premier Grand Prix ?
Tombazis: La F60 sera très différente pour le premier Grand Prix. Cette année sera dominée par l'équipe qui sera capable d'être la plus rapide dans le développement. Nous devons résoudre tous les problèmes en ce qui concerne la fiabilité. Nous voulons aussi maximiser le développement aérodynamique. Je peux également confirmer que la voiture sera vraiment différente visuellement sur la première course.
Est-ce que l'avantage de McLaren, avec le MES (le système électronique commun) existe encore ?
Gilles Simon: Après un an, le MES est beaucoup plus développé et stable. Il semble que c'est plus équilibré qu'il y a un an.
N'y a-t-il pas de contradiction en parlant de l'importance du vendredi et de la limitation du kilométrage avec les moteurs ?
Costa: Nous devons gérer des périodes plus courtes: le vendredi, il faut repenser le développement pour les courses, puisqu'il n'y aura plus le moindre test en piste. Tout est plus limité.
Au cours des deux dernières années, beaucoup de travail a été fait sur les pneus: est-ce que les slicks ont une influence sur le développement de la voiture ?
Costa: La philosophie générale de la construction de la voiture peut mener à des bénéfices que nous avons vu dans le passé. Nous avons tenté de conserver ces bénéfices et de développer les éléments où nous étions moins forts.
Où en est le développement du KERS ?
Simon: Le KERS est un système très complexe, qui n'a pas été développé en piste pour l'instant. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous avons réduit l'impact [négatif] du système sur la voiture au minimum.
Tombazis: La "nuisance" du KERS est importante. Nous parlons d'au moins 30kg. Nous avons fait un gros développement pour le placement du système.
Lors des essais du vendredi, il y aura deux types de développement: un pour la course et un pour le championnat. Est-ce que les pilotes auront des programmes différents ?
Costa: Je ne sais pas. C'est trop tôt pour le dire. Nous verrons en arrivant sur la première course.