Q&R avec Lewis Hamilton
Lewis, c'est passé très près. Vous avez été l'un des meilleurs
cette année, dites nous ce que vous pensez.
Merci ! Cette année a été incroyable et je reste assez heureux. Si
on y réfléchit, en venant du GP2, qui aurait pensé que finirai
deuxième du championnat lors de ma première saison en Formule 1 ?
Nous avons mené le championnat jusqu'à la dernière course et nous
avons eu trois semaines difficiles, c'est tout ce que l'on pouvait
faire.
Nous avons fait de notre mieux, l'équipe a fait un travail
phénoménal cette année, la voiture était superbe et honnêtement, je
pense toujours que nous avions la voiture la plus rapide. Je pense
que nous avons énormément appris cette année, nous allons aborder
la saison prochaine avec la tête haute et je sais que je ferais un
meilleur travail. Nous reviendrons plus forts.
Beaucoup de gens parlent des problèmes que vous avez eu en course,
vous avez manqué de chance avec la voiture. Pouvez-vous nous dire
ce qui s'est passé ?
Je n'ai pas pris un bon départ, j'ai bloqué une roue derrière
Ferrari pour l'éviter, et je suis sorti un peu large. Je suis
revenu en piste assez détendu, je savais que j'avais le niveau pour
reprendre ma position et en rétrogradant au virage 4, cela s'est
mis sur le neutre. Je suis resté sur le côté et finalement, je ne
sais pas pourquoi, il y a eu un déclic et j'ai pu repartir, et à
partir de là nous avons dû économiser le moteur, donc j'avais moins
de tours/minute.
Quand avez-vous senti que c'était fini, que vos chances de
remporter le championnat s'étaient envolées ?
Quand j'ai vu le drapeau à damier. Je n'ai jamais cessé d'y croire.
J'ai dit au début que l'on pouvait encore y arriver, et je le
pensais vraiment, donc j'ai simplement continué à faire de mon
mieux et à penser qu'en termes de performances nous n'étions pas
mauvais. Bien sûr ce n'était pas aussi bon que les Ferrari, mais je
pense que cela vient surtout de la façon dont nous avons utilisé le
moteur, et je pense que l'on aurait sans problème pu aller plus
vite. Je suis venu du GP2 et maintenant je termine deuxième du
championnat, ce qui est positif. Je suis impatient d'être à l'an
prochain. Je sais que nous pourrons faire un meilleur travail.
Étiez-vous émus à la fin de la course, et avez-vous réalisé que le
titre n'était pas pour vous, ou qu'il aurait dû l'être ? Comment
avez-vous vécu cela ?
Évidemment, c'est un peu émouvant mais on ne peut pas nier le fait
que cette saison a été incroyable. Je termine deuxième au
championnat, j'ai battu mon équipier. Dans des circonstances très
difficiles, je fais mieux que le double champion du monde. C'était
mon but au départ, donc c'est un superbe résultat. Kimi [Räikkönen]
a fait un travail fantastique toute la saison et il a très, très
bien piloté au Brésil, donc il le mérite.
Sentez-vous que l'on vous a volé le championnat ?
Non, cette année a été superbe. C'est simplement dommage d'avoir eu
un petit problème après une année sans aucun soucis, à part avec
les pneus [en Turquie]. La voiture a été phénoménale en course donc
c'était vraiment bien. Le premier tour mis à part, je pense que
j'ai fait l'une de mes meilleures courses, donc je ne peux pas être
déçu.
Je pense que tout le monde a eu sa part de malchance cette année,
c'est juste dommage que cela soit arrivé lors des dernières courses
pour moi. Nous avons eu des semaines difficiles, donc je ne dirais
pas que nous avons été volés. Kimi et Ferrari ont fait un travail
fantastique, je pense que c'est dommage que notre équipe, avec tout
ce que l'on a fait, n'ait pas remporté le championnat.
Beaucoup de britanniques vous ont soutenu. Que voudriez-vous leur
dire maintenant ?
Je suis vraiment désolé pour eux, j'apprécie vraiment leur soutien,
ils ont été incroyables cette année, tout comme ma famille. Mais il
ne faut pas oublier que c'est une superbe année pour moi, j'ai
disputé ma première saison en Formule 1 et je termine à la deuxième
place. Je suis le deuxième pilote au monde, c'est une chose donc on
ne peut pas se plaindre.
C'est difficile, mais nous allons revenir, je n'en ai pas le
moindre doute. Avant la course, je me suis dit que malgré tout ce
qui pourrait se passer, cette année resterait phénoménale. Qui
aurait pensé que je serai en tête du championnat avant la dernière
course, que j'aurais pu devenir champion du monde ? On voulais tout
gagner, la coupe du monde de rugby et le championnat du monde. Ce
n'est clairement pas l'année de l'Angleterre, mais c'est ma
première saison en F1, l'an prochain nous reviendrons plus
fort.
Que pensez-vous de la victoire de Kimi Räikkönen au championnat ?
Pensez-vous qu'il le mérite ?
Je pense que nous le méritions tous, et évidemment il méritait de
gagner. Il a fait du bon travail au Brésil, il a fait du bon
travail lors des dernières courses. C'est une question de
constance. Je dois vraiment le féliciter parce qu'il a un
concurrent exceptionnel tout l'année, et je l'ai toujours admiré,
je pense que c'est un superbe pilote et je pense que c'est vraiment
quelqu'un de bien, donc je suis sincèrement fier de ce qu'il a
fait, et j'espère faire comme lui l'an prochain !
Que pensez-vous avoir appris, qu'allez vous garder de cette année
pour avancer ?
Presque tout, à chaque course j'ai énormément appris et
honnêtement, je ne peux pas citer une seule chose. Il n'y a pas une
chose que j'ai plus appris qu'une autre. Mais je ne referai plus
certaines erreurs.
Vous serez de retour l'an prochain mais pour l'instant vous devez
être très fier de ce que vous avez fait cette année.
Je le suis, et je pense avoir battu quelques records cette année.
Il sera intéressant de voir qui va faire mieux dans le futur, mais
vous savez, il y a encore de nombreux records à battre et le chemin
est long. Je n'ai que 22 ans, je suis là pour longtemps et je suis
fier d'être chez McLaren, donc je croise les doigts pour qu'ils me
gardent un moment.
Vous souriez toujours, vous avez vécu une année une incroyable à 22
ans, et votre père a récemment dit “nous serons de retour l'an
prochain et si nous ne gagnons pas l'an prochain, nous gagnerons en
2009”. Quelle est votre dernière pensée ?
Je suis totalement d'accord. Il y a 22 semaines avant la prochaine
course, à Melbourne, et au cours de ces 22 semaines je vais
améliorer ma condition physique, me détendre, accumuler de
l'expérience, et je pense que nous aurons une meilleure voiture,
donc il faut avancer. Nous serons encore mieux préparés et l'équipe
va attaquer, je vais attaquer. J'ai l'expérience maintenant, je
peux capitaliser et en profiter. Je serai revigoré à Melbourne.


