Fin du championnat l'avis d'Alain Prost
Michael Schumacher en est à sa seizième (et dernière) saison de
F1... S'il affronte aujourd'hui Fernando Alonso, il a aussi
affronté des légendes: Nelson Piquet, dont il a provoqué la
retraite, Ayrton Senna, Nigel Mansell... et Alain Prost !
A quelques jours du terme du championnat, le Français s'est exprimé
sur les forces en présence. Pour lui, Alonso est évidement favori
puisqu'il n'a besoin que d'un point, mais la tâche de l'Espagnol
est assez particulière... "Ce n'est pas facile à gérer en fin de
compte," a estimé le quintuple champion du monde sur RMC.
"Premièrement, parce Michael [Schumacher] dispute sa dernière
course, et son but est au moins de gagner. Cela serait une sortie
en beauté, et il sera extrêmement difficile à battre sur un circuit
qu'il connaît bien."
Schumacher sera très rapide, c'est certain. Ferrari aura d'ailleurs
une stratégie offensive alors que Renault sera peut-être plus
conservateur. "Alonso serait tenter de gérer mais il y a le
championnat constructeur, donc ça pourrait être redoutable comme
comportement," note Prost.
"Il devrait utiliser les mêmes recettes que d'habitude, attaquer au
maximum et s'il faut assurer, le faire seulement en fin de
course... mais c'est facile à dire ! On l'a vu sur ces derniers
Grands Prix, il se passe toujours quelque chose de spécial ou
bizarre."
"On parlait de la fiabilité légendaire des voitures [de Renault et
Ferrari], les deux leaders ont cassé," ajoute-t-il. A Monza, Alonso
a cassé un moteur, et à Suzuka, c'était au tour de Schumacher. Le
championnat est très serré et les deux équipes seront proches
jusqu'au bout. "Ça va être haletant, il faudra attendre le drapeau
à damier pour être sûr, ce sont des fins de saison comme on les
aime," remarque Prost.
Une fin de saison qui marquera la retraite de Michael Schumacher.
Cela pourrait changer la donne dans le mental des pilotes... "On a
deux cas totalement différents: Schumacher qui s'arrête, et on ne
veut pas avoir un problème sur la dernière course en prenant trop
de risques, mais ils sont mieux protégés par rapport à ce que j'ai
connu," analyse Prost. Il est vrai qu'aujourd'hui, le risque de se
blesser est heureusement beaucoup plus faible.
"Lui, il part pour gagner, il est décontracté, tout n'est pas entre
ses mains alors qu'Alonso a une avance tellement confortable qu'il
sera entre l'attaque et assurer un résultat, donc le stress est
plus important," conclut-il. "Mais alonso a prouvé qu'il était très
fort psychologiquement, mais là, il faudra assurer pendant les
trois jours. Il n'y a pas de droit à l'erreur !"


