Il achète une BMW M3 (F80) non roulante… et découvre l’impensable !

Sur le papier, tout ressemblait à la bonne affaire rêvée pour un passionné de sportives allemandes. Le Youtubeur britannique Mat Armstrong met la main sur une BMW M3 (F80) non roulante, une berline de 431 ch réputée pour son moteur S55 explosif, achetée bien en dessous des prix du marché pour servir de nouveau projet sur sa chaîne (voir la vidéo ci-dessous)

Une BMW M3 F80 non roulante qui ressemble à une bonne affaire

Quelques semaines plus tard, cette M3 se révèle pourtant être une BMW M3 volée, liée à une opération de car cloning particulièrement sophistiquée. Jusqu’à une visite surprise de la police dans son atelier, qui a failli lui coûter les 30 000 $ investis, soit environ 27 500 €.
Habitué à acheter des véhicules accidentés ou en panne pour les reconstruire puis les revendre avec bénéfice, Mat Armstrong tombe sur cette M3 proposée via une plateforme de type Copart. La voiture, annoncée "non-running", affiche une carte grise propre et des numéros de VIN cohérents, ce qui rassure l’acheteur malgré un moteur qui cogne fort.
L’auto a un profil qui fait saliver les fans : une rare M3 F80 Yas Marina Blue avec intérieur blanc, l’un des cinq exemplaires seulement recensés dans cette configuration au Royaume-Uni. Dans ces conditions, investir environ 30 000 $ dans ce projet semble logique pour un spécialiste des reconstructions, la perspective étant de réparer le moteur puis de revendre bien plus cher.

Le détail qui trahit la BMW M3 volée

C’est un commentaire d’internaute, qualifié de "nerd", qui met tout le monde sur la piste de la BMW M3 volée. Ce passionné remarque que la configuration de la voiture filmée ne colle pas avec les spécifications usine associées au VIN : la fiche officielle parle d’un intérieur noir sur une version standard, quand la M3 de Mat présente un intérieur blanc Competition avec inserts carbone. Autre élément troublant, une M3 strictement identique, même combo Yas Marina Blue et sellerie claire, a été déclarée volée en 2023 au Royaume-Uni.
En recoupant les informations, les passionnés constatent que l’historique d’entretien affiché dans l’iDrive de la BMW correspond parfaitement aux données publiques d’une M3 signalée volée, date par date et kilométrage par kilométrage.
Le scénario le plus probable se dessine alors : le châssis d’une voiture volée a été "rebadgé" avec l’identité d’un autre véhicule légal, VIN physique et électronique reprogrammés, un cas typique de clonage observé sur les voitures de luxe.
Dans un pays où environ 60 000 véhicules disparaissent chaque année, les acheteurs de seconde main sont invités à redoubler de prudence ; quelques réflexes simples peuvent aider : comparer la configuration réelle (couleurs, options) avec les spécifications usine décodées via le VIN, contrôler l’historique auprès d’un service spécialisé et directement auprès du réseau constructeur et inspecter numéro de moteur, plaques VIN et zones soudées ou repeintes autour du châssis.
Une fois le signalement effectué, la police locale se rend dans le garage de Mat Armstrong pour saisir la M3. Les agents lui expliquent qu’en droit, un bien volé reste la propriété de son propriétaire initial, même après plusieurs reventes.
S’il détient encore la voiture, il doit remettre les clés sans indemnisation, ce qui reviendrait à perdre l’intégralité des 30 000 $ payés pour cette BMW M3 F80 volée. Les enquêteurs prévoient ensuite de collaborer avec le vendeur en ligne afin de remonter la piste de la voiture et de son véritable propriétaire.

Au moment où les policiers franchissent la porte, nouvelle surprise : la BMW n’est plus là. Quelques heures plus tôt, Mat a obtenu un remboursement intégral du concessionnaire qui lui avait vendu la M3 et lui a déjà retourné la voiture. L’enquête se poursuit désormais sans lui, la berline devant, à terme, être restituée à son propriétaire légitime, tandis que ce créateur de contenu repartira vers un autre projet mécanique, un peu plus méfiant face aux trop bonnes affaires...