F1 - Renault n'avait aucun doute sur son système

Cyril Abiteboul assure que Renault n'avait aucun doute sur la légalité de son système de répartition des freins. Il est mécontent de l'attitude de Racing Point.
Les deux Renault ont été disqualifiées du Grand Prix du Japon, en raison
d'un système qui permettait de modifier la répartition des freins
sans action du pilote. Le système utilisé par l'équipe a été jugé
conforme au règlement technique, mais les commissaires ont estimé
qu'il s'agissait d'une aide au pilotage, ce qui est interdit par le
règlement sportif. Selon Canal +, le système était utilisé
depuis Spa 2015, avant le rachat de Lotus par Renault. L'équipe ne
cherchait pas à le cacher puisque les images des caméras embarquées
montraient le changement de répartition automatique sur l'écran du
volant.
« A aucun moment nous avons pensé que cela pouvait ne pas être
légal, » a déclaré Cyril Abiteboul, le directeur général de
Renault Sport Racing, à Auto Motor und Sport. « C'est pour
cela que les données sur l'écran faisant référence à la répartition
des freins n'étaient pas brouillées, mais visibles. Si nous avions
voulu le cacher, l'écran du volant n'aurait pas été si
clair. »
L'article sur les aides au pilotage donne une latitude importante
aux commissaires, pour qu'ils puissent juger des situations très
variées. « Nous avons été pris sur un élément très large
du règlement sportif, qui pour nous est caduc sur les Formules 1
modernes, puisqu'il s'agit des aides au pilotage, » a expliqué
Abiteboul sur Canal + Sport Week-End. « Il y en a beaucoup,
des aides au pilotage, de différentes sortes. Nous avons réussi à
imaginer un système innovant qui aide un peu le pilote, dans le
sens où cela lui retire un peu de charge de travail. Cela ne fait
pas aller plus vite. »
Abiteboul pense que Racing Point a rompu une « doctrine »
L'exclusion de Daniel Ricciardo et Nico Hülkenberg fait suite à
une réclamation de Racing Point. En F1, lorsqu'il y a un doute sur
un élément, une équipe peut demander une clarification et la FIA
publie une directive technique, pour indiquer si un élément est
interdit. Cela n'a pas été le cas pour le système de répartition de
freinage de Renault. Cyril Abiteboul déplore l'attitude de
Racing Point.
« S'ils avaient exprimé leurs doutes devant nous et la FIA,
nous aurions expliqué, » a précisé Abiteboul à Auto Motor und
Sport. « La FIA aurait pu faire une clarification. Mais
nous avons été confrontés aux faits à Suzuka, sans alerte. »
Il aurait préféré que Racing Point passe par le procédé habituel en
demandant une clarification : « Ce qui me choque, c'est
la manière dont Racing Point a agi, » a précisé Abiteboul à
L'Equipe. « Ils ont rompu cette doctrine qui régissait nos
relations pour que la F1 ne soit pas le Far West. »
Abiteboul estime que Racing Point a déposé la réclamation
« pour les points » : « Leur dossier est prêt, selon
moi, depuis des semaines, » a-t-il ajouté. « Ils ont
attendu une opportunité où nous retirer des points leur permettait
d'en gagner. L'un de nos (anciens) employés les a renseignés mais
mal, puisque la manière dont ils ont décrit notre système est
fausse. »


