F1 - Budapest propose de nombreux défis

La chaleur et le rythme particulier du tracé font de Budapest l'une épreuves des plus difficiles de l'année pour les équipes et les pilotes.
Le circuit de Budapest accueille la Formule 1 ce week-end. Les
deux premières journées pourraient être perturbées par des averses
mais cette piste est souvent synonyme de fortes chaleur. La couse a
lieu au coeur de l'été et les températures élevées sont prises en
compte par les équipes dans leur préparation.
« Statistiquement, le Grand Prix de Hongrie est la course la
plus chaude de l'année, » rappelle Nick Chester, le directeur
technique de châssis de Renault. « La pluie est rare, mais il
y en a eu l'an dernier en qualifications. Ce n'est donc pas une
inconnue même si les températures ambiantes sont généralement très
élevées et dépassent allègrement 30°C tout le week-end. »
Les équipes se préparent à ces conditions : « Nous avons une
carrosserie au cas où, plus ouverte pour une meilleure dissipation
de la chaleur, » précise Chester. « Il est probable que
nous l'utilisions aussi au Mexique, où le mercure peut également
monter très haut. »
Le circuit de Budapest est tortueux, ce qui signifie qu'il y a peu
de lignes droites et donc peu de possibilités pour bien refroidir
la voiture. « Le refroidissement est généralement très
important à Budapest, et c'est là que les voitures roulent avec le
maximum d'appuis, » précise Mattia Binotto, le patron de
Ferrari.
La stabilité en courbe est importante et les équipes ont des
configurations avec beaucoup d'appuis à Budapest, comme à Monaco :
« La piste est étroite avec beaucoup de virages lents, »
explique Chester. « La seule longue période d'accélération est
la ligne droite des stands et nous utilisons une configuration à
forts appuis aérodynamiques. C'est d'ailleurs l'une des quatre fois
seulement de la saison où nous l'exploitons avec Monaco, Singapour
et le Mexique. La vitesse moyenne est basse, mais les pneus
souffrent, notamment à l'arrière. »
Aucun repos pour les pilotes
La piste de Budapest est physique pour les pilotes. En plus de
la chaleur, elle impose un rythme particulier, avec ses nombreux
enchaînements de virages.
« C'est éreintant pour les pilotes qui n'ont aucun répit en
l'absence de ligne droite, » explique Nick Chester. « De
plus, la course est longue. C'est l'une des plus physiques de
l'année. »
Romain Grosjean juge également la piste dure physiquement
: « C'est un Grand Prix difficile en raison de la chaleur
et du faible nombre de lignes droites, » explique le
Franco-Suisse. « On a beaucoup de choses à faire au volant.
Les forces G ne sont pas aussi élevées qu'à d'autres endroits mais
c'est un Grand Prix difficile. J'apprécie ce défi. »
Sebastian Vettel est du même avis : « Le Hungaroring est
une piste assez physique dans une Formule 1 actuelle, parce qu'il
n'y a pas de longues lignes droites et que c'est un circuit
accélération-freinage, ce qui signifie qu'on a toujours du travail
au volant, » explique le quadruple champion du monde. Et vu le
moment de l'année, il fait souvent extrêmement chaud, ce qui n'aide
pas. »
Une piste technique
Ce rythme est physique mais également technique. Nico Hülkenberg
estime qu'il est nécessaire de bien enchaîner les virages pour
faire un bon temps.
« Le Hungaroring est un circuit très technique ne laissant
aucun repos, » explique l'Allemand. « Les virages
s'enchaînent et sont tous reliés en quelque sorte. Une petite
erreur dans une courbe impacte la suivante, d'où la complexité d'y
réussir un tour parfait. Il faut avoir confiance dans sa voiture.
»
La nature du circuit le rapproche d'une piste de karting selon
Charles Leclerc : « Le Hungaroring est vraiment l'un des
circuits les plus techniques de la saison et il y a des
caractéristiques qui me rappellent un piste de karting, »
souligne le Monégasque. « Les virages s'enchainent rapidement
et on n'a pas le temps de réfléchir au volant. On ne peut jamais se
reposer, parce que c'est très frénétique. »
Daniel Ricciardo, vainqueur il y a cinq ans, apprécie la difficulté
de ce circuit : « Les gens le comparent à un Monaco sans rail,
mais toute référence est piégeuse puisque chaque piste a ses
propres caractéristiques, » estime-t-il. « C'est assez
rapide, plutôt étroit, mais cela ne signifie pas que les
dépassements y sont impossibles. On ne chôme vraiment pas au
volant. Le deuxième secteur est l'un des meilleurs de toute la
saison. Il est très rapide, avec des changements de direction et
beaucoup de travail de notre part. Ce circuit est taillé pour
offrir un défi aux pilotes. J'ai toujours aimé y courir et j'y ai
un bon bilan avec une victoire inoubliable après une course épique
en 2014. »
Le circuit est très poussiéreux
D'autres éléments compliquent le week-end à Budapest. Cette
piste est l'une de celles qui reste le plus poussiéreuse, malgré
les passages répétés des pilotes. Sortir de la trajectoire où
prendre le départ du côté sale de la piste est très pénalisant.
« Le circuit est souvent très poussiéreux, en particulier au
début du week-end, et ce n'est pas certain que cela va s'améliorer
au cours du week-end, parce que le vent et les passages hors piste
ramènent le sable que les voitures avaient enlevé de la
trajectoire, » explique Vettel. « Cela signifie qu'un
passage hors de la trajectoire ou une erreur sont très pénalisants,
parce que l'on perd du temps et que les autres pilotes attendent
d'en profiter. »
Pour Romain Grosjean, ce sont surtout les pneus qui sont mis à rude
épreuve : « Ils se reposent peu à Budapest, c'est une
certitude, » estime-t-il. « Il n'y a pas beaucoup de
virages rapides, ce qui ne met pas des forces élevées sur eux, mais
il n'y a pas de pause non plus, et les températures peuvent être
vraiment élevées. C'est von vrai défi pour les pneus, et pour les
amener dans la bonne fenêtre (de fonctionnement). »
Mario Isola, le responsable de la compétition automobile de
Pirelli, s'attend à des stratégies variées : « Le
Hungaroring est le genre d'endroit qui peut générer des surprises
(...) avec la bonne stratégie et une voiture qui se comporte bien,
même si ce n'est pas la plus rapide, comme nous l'avons déjà
vu, » souligne l'Italien.


