F1 - Mercedes assume la stratégie de Bottas

Mercedes a voulu jouer la victoire en laissant Valtteri Bottas en piste à Silverstone, mais la stratégie n'a pas fonctionné. L'équipe explique son choix.
Mercedes a fait un pari lorsque la voiture de sécurité est
intervenue dans la deuxième partie de la course à Silverstone. Les
pilotes Ferrari et Red Bull sont passés aux stands mais Valtteri
Bottas et Lewis Hamilton sont restés en piste. Les deux pilotes ont
gagné des places : Bottas est passé de la deuxième à la première
place, alors que Hamilton est remonté de la cinquième à la
troisième position.
La stratégie n'a finalement pas fonctionné pour Bottas. En
difficulté avec ses pneus usés, le Finlandais a été doublé par
Sebastian Vettel, Hamilton et Kimi Räikkönen. Le choix a en
revanche était bon pour Hamilton, donc les pneus ont tenu jusqu'au
bout. Il avait fait son arrêt quatre tours après Bottas et ses
pneus plus frais lui ont permis de ne résister assez facilement à
Räikkönen. Après avoir doublé Bottas, il a donc pu garder sa
deuxième place jusqu'à l'arrivée.
Même si la stratégie n'a fonctionné qu'à moitié, Mercedes assume sa
prise de risque. Si Bottas était passé aux stands, il aurait
probablement gardé la deuxième place jusqu'à l'arrivée, mais ses
chances de doubler Vettel seraient restées faibles. L'équipe a
cependant conscience qu'elle a fait le mauvais choix..
« (Avec le recul), oui, nous aurions fait (autre chose), »
reconnaît Andrew Shovlin, le responsable de l'ingénierie de
Mercedes, dans une vidéo publiée par l'équipe sur
YouTube. « Si nous avions suivi Vettel dans les stands,
fait la même chose que lui et pris les tendres, nous n'aurions pas
gagné la course parce que nous étions déjà derrière lui en tendres
dans le premier relais, et nous ne pouvions pas revenir sur lui.
(Vettel) n'aurait eu aucun problème à gérer les pneus dans ce
relais court à la fin. »
« Nous avons choisi de jouer la victoire. Nous avions une plus
grande chance de gagner la course en tentant quelque chose de
différent, rester en piste, laisser Valtteri contrôler la
situation, et la question était de savoir si les pneus de Valtteri
tiendraient assez longtemps pour qu'il contienne
Vettel. Comme vous l'avez vu, cela n'a pas été le cas.
»
Bottas a pu rester devant Vettel après le premier restart, mais pas
après le second. Mercedes pense que son pilote a géré la situation
du mieux possible : « Valtteri a fait un travail incroyable
pour se défendre, pendant plusieurs tours, avant de céder, »
explique Shovlin.
Après l'arrivée, Valtteri Bottas restait satisfait de la stratégie
de Mercedes : « Il était très content que nous ayons pris
cette décision parce qu'il préférait avoir une chance de victoire
que d'assurer la deuxième place, » assure Shovlin.
La voiture de sécurité a tout chamboulé
Mercedes avait un tout autre plan avant l'intervention de la
voiture de sécurité. Dans le deuxième relais, Bottas avait des
pneus en meilleur état que Vettel et il réduisait l'écart. L'équipe
voulait mettre la pression sur l'Allemand pour le forcer à faire un
deuxième arrêt.
« (Bottas) était à quatre secondes après l'arrêt et quelques tours
plus tard, il était à deux secondes, » rappelle Shovlin.
« C'était parce que Vettel gérait ses pneus, il savait qu'il
devait rester sur une stratégie à un arrêt pour s'imposer. Valtteri
avait une dégradation plus lente que Sebastian, donc l'opportunité
allait apparaître à la fin de la course, si les pneus de Sebastian
perdaient en performance. »
« En fait, cette voiture de sécurité était la plus mauvaise
chose qui pouvait arrêter à Valtteri, sa course avait l'air très
intéressante en ce qui concerne la stratégie. Si Sebastian était
passé sur deux arrêts, Valtteri serait resté sur un (arrêt) et il
aurait peut-être gagné. »
Mercedes envisageait aussi de faire un deuxième arrêt pour Bottas,
pour piéger Vettel. Le pilote Ferrari n'aurait pas pu repasser aux
stands puisqu'il serait probablement reparti derrière Bottas, plus
performant grâce à ses pneus neufs.
« (Bottas) pouvait aussi passer lui-même sur une stratégie à deux
arrêts, à laquelle Vettel n'aurait pas pu réagir, » confirme
Shovlin. « Donc ses chances ont vraiment été réduites
(par la Safety Car) et c'est pour cela que nous l'avons laissé en
piste pour voir si la victoire était possible. »


