F1 - Le rapport sur l'accident de Bianchi publié

Jules Bianchi est dans un état critique après avoir percuté une dépanneuse, venue dégager la monoplace d'Adrian Sutil, à Suzuka.
La FIA avait formé un panel indépendant pour analyser l'accident et proposer des solutions dans le but d'améliorer la sécurité. Ross Brawn, l'ancien patron de Mercedes, et Stefano Domenicali, l'ancien patron de Ferrari, étaient notamment membres.
Leur rapport a été publié ce mercredi. Chaque détail de l'accident y est détaillé. Les experts estiment que Jules Bianchi aurait dû ralentir plus pour éviter sa sortie de piste.
« Bianchi n'a pas ralenti suffisamment pour éviter de perdre le contrôle au même endroit sur la piste que Sutil, » précisent-t-il.

Bianchi piégé par une rigole d'eau

A l'image d'Adrian Sutil avant lui, Jules Bianchi a glissé sur une rigole d'eau. Il n'a pas pu contrôler sa monoplace et il est donc sorti de la piste.
« Bianchi a sur-contrôlé la voiture qui survirait, à tel point qu'il a quitté la piste plus tôt que Sutil, » note le rapport.
L'impact de Bianchi avec la dépanneuse a été à 126km/h. Sa monoplace avait un poids d'environ 700kg, alors celui de la dépanneuse était de 6500kg.

Le moteur aurait dû se couper

Jules Bianchi a voulu utiliser une procédure nommée FailSafe. Elle a pour but de couper le moteur mais elle n'a pas marché, à cause des freins électriques, introduits cette année.
.« Durant les deux secondes où la voiture de Bianchi quittait la piste et traversait le dégagement, il a appuyé l'accélérateur et les freins en même temps, en utilisant les deux pieds, » indiquent les experts.
« L'algorithme du FailSafe est conçu pour (…) couper le moteur, mais cela a été empêché par le coordinateur de couple, qui contrôle le système de freins électriques. La Marussia de Bianchi a un concept unique de freins électriques, qui s'avère incompatible avec les réglages du FailSafe. »

Un dysfonctionnement dur à analyser

Le dysfonctionnement du dispositif FailSafe a pu contribuer à la vitesse lors de l'impact. D'autres facteurs sont cependant importants, comme les roues bloquées à l'avant et l'impossibilité de tourner. Il est impossible de savoir si cet aspect est la principale cause de la violence de l'accident.
« Le fait que le FailSafe n'ait pas coupé le couple du moteur (…) pourrait avoir affecté la force de l'impact, il n'a pas été possible de le quantifié de manière fiable, » souligne le rapport.
« Cependant, il se pourrait que Bianchi ait été distrait par ce qui se passait et par le fait que ses roues avant étaient bloquées, et qu'il n'a pas pu faire tourner la voiture pour éviter la dépanneuse. »

Pas de manquement dans les procédures

Le panel a confirmé que les drapeaux jaunes ont été agités correctement et qu'il n'y avait pas de raison règlementaire de faire intervenir la voiture de sécurité après l'accident d'Adrian Sutil.
« Les actions prises suite à l'accident de Sutil étaient en accord avec les règlements, et leur interprétation suite à 384 accidents au cours des huit années précédentes, » expliquent les membres du panel.
« Sans recul, il n'y a pas de raison apparente pour que la voiture de sécurité ait été déployée avant ou après l'accident de Sutil. »
Les membres estiment pourtant qu'il est « impératif d'éviter qu'une voiture percute la dépanneuse et/ou les commissaires ».

La voiture de sécurité virtuelle va être introduite

Plusieurs mesures ont été proposées par le panel. La principale est d'imposer une vitesse maximale quand il y a un double drapeau jaune. La FIA va l'introduire en 2015 avec la voiture de sécurité virtuelle, approuvée ce mercredi par le Conseil Mondial. Un chrono devra être respect.
Le panel propose également d'arrêter les courses moins de quatre heures avant le coucher du soleil, sauf pour les courses en nocturne, d'améliorer le drainage sur les pistes et d'améliorer les pneus pluie, même s'ils n'ont pas joué un rôle dans l'accident.
L'idée d'un cockpit fermée est exclue. Elle aurait une faible influence sur l'énergie absorbée lors d'un tel choc.