F1 - L'altitude aura un gros impact à Mexico

Le circuit de Mexico a de très loin l'altitude la plus élevée de la saison, ce qui aura une influence sur les moteurs, l'aérodynamique et les pilotes.
A Mexico, l'altitude est plus élevée que sur tous les autres circuits de l'année. Il est situé à 2200m au dessus du niveau de la mer, alors que le deuxième circuit avec l'altitude la plus élevée, Interlagos, n'est qu'à 800m. L'air est moins dense à une telle altitude. Le moteur est donc moins alimenté mais le turbo et les systèmes de récupération d'énergie permettent de compenser cela.
« L'altitude de la piste fait que l'air est moins dense, » explique Nick Chester, le directeur technique de Lotus. « Avant, avec des moteurs atmosphériques, la densité de l'air faisait pas mal de différence sur la puissance du moteur, mais les moteurs turbo sont moins affectés par ça en raison de l'envoi d'air contraint. »
« La génération des voitures de Formule 1 actuelle a également un déploiement électrique, avec la récupération d'énergie, et un déploiement qui n'est pas sensible à a variation de la densité de l'air. »
Le turbo sera en revanche plus sollicité: « L’effet le plus évident concernera le turbo, qui sera poussé au-delà de ses limites habituelles de fonctionnement, » précise Rémi Taffin, le directeur des opérations de Renault Sport F1. « La longue ligne droite sera éprouvante pour le MCI (moteur à combustion interne), notamment en raison de la vitesse élevée. »
Pour conserver des performances normales, le turbo doit augmenter son rendement: « Le turbo doit travailler plus pour maintenir son niveau habituel en raison de l'altitude plus élevée, pour envoyer plus d'air dans le moteur, » indique Yasuhisa Arai, le responsable de la compétition du motoriste japonais.
La nature du circuit compliquera également la récupération d'énergie: « La gestion de l'énergie sera également difficile, vu que la piste a de longues lignes droites et des virages serrés, » souligne Arai. Pour Renault, cela fait de Mexico un circuit très particulier pour les groupes propulseurs: « Quand on y ajoute les virages lents et les contraintes du MGU-K, on obtient l’une des épreuves les plus dures à ce jour pour la nouvelle génération de Power Units, » estime Taffin.
Fernando Alonso ne pense pas que les performances seront moins bonnes: « Avec les voitures que nous avons maintenant, ça devrait aller, » a précisé le pilote McLaren en conférence de presse. « Si nous avions eu cette course il y a 10 ans avec des voitures huit secondes plus rapides, ça aurait été très dur. »
Des effets sur l'aérodynamique et le pilote
Avec une altitude élevée, l'aérodynamique voit son rôle diminuer et il est plus difficile de refroidir tous les éléments de la monoplace.
« L'altitude n'a pas des conséquences que sur les performances du moteur (...), il y a aussi le refroidissement et l'aérodynamique à prendre en compte, » déclare Chester. « Plus l'air est dente, moins il y a d'appuis et de traînée. »
« A cause de ça, nous pourrions voir des vitesses de pointe très élevées dans la ligne droite principale. Un air plus dense signifie qu'on ne peut pas tout refroidir comme on le voudrait également, comme on pourrait le faire au niveau de la mer. »
La densité de l'air a aussi un impact sur les organismes. Les pilotes pourraient sentir une petite différente dans la respiration et dans le pilotage: « La ville est très haute mais pour moi c'est une bonne chose parce que je suis né dans les montagnes ! » rappelle Romain Grosjean. « Je suis un grand fan du ski et du cyclisme dans les montagnes aussi, donc je pense que je serai assez bien préparé. »
« Je ne pense pas que ça va causer le moindre problème aux pilotes, mais je sais qu'il y a quelques domaines qui donnent des calculs différents aux ingénieurs. Ca sera différent dans le refroidissement des freins et des choses comme ça, mais chaque piste a ses caractéristiques donc je suis certain que nous réglerons ça assez rapidement. »
Lewis Hamilton s'attend à ressentir un peu les effets de l'altitude: « Naturellement avec une altitude plus élevée, je m'entraîne à une haute altitude durant l'hiver donc je pense que ce sera plus physique pour nous, » a précisé l'Anglais en conférence de presse.