Robert Kubica va accomplir l'impossible cette année. Il fait son retour en F1 avec Williams, huit ans après un grave accident, dans lequel il a failli perdre sa main droite. Il en subi encore les conséquences. Kubica a dû devenir gaucher et adapter de nombreuses choses dans sa vie. Il a toujours cru à une amélioration de sa condition.
« On ne gagne rien en renonçant, » a expliqué le Polonais au Guardian. « Je savais que cela ne résoudrait pas mes problèmes. Il faut se confronter à la réalité, il faut s'adapter et essayer d'aller de l'avant. C'est simple, on ne gagne rien en renonçant. »
Avec son handicap, Kubica a dû apprendre à vivre autrement : « On vit dans une situation différente, donc il faut franchir une étape et on change son état d'esprit, on doit apprendre et on veut apprendre, » précis Kubica. « J'ai découvert la puissance du cerveau. Le cerveau s'adapte très vite. C'est incroyable de voir notre vitesse d'adaptation et les progrès possibles en très peu de temps. »
Le mental a joué un rôle important
La convalescence de Robert Kubica a été très longue. Il a subi 18 opérations, certaines dédiées à améliorer sa mobilité dans le bras droit. Certaines n'ont pas donné les résultats espérés.
« La période la plus dure est celle où il faut s'adapter mentalement, c'était encore plus difficile, » estime-t-il. « Physiquement, on peut arranger les choses. Mais après plusieurs opérations pour améliorer les choses, on découvre qu'on n'a pas progressé mais régressé. Gérer cet aspect est dur mentalement; il faut être fort. Je n'ai vraiment pas un caractère facile, et dans ces moments, ce caractère m'a pas mal aidé. »
Kubica a fait son retour dans une F1 à l'été 2017, avec Renault. Même s'il reconnaît qu'il doit piloter « à 70% » avec la main gauche, il a vite retrouvé des sensations : « C'était incroyable dans la voiture. Après quelques tours, cela me paraissait vraiment familier. Ces tours ne donnaient pas l'impression qu'il y avait eu une pause de six ans. J'avais l'impression de n'avoir perdu que quelques mois. Cela a ouvert mon esprit pour voir ce dont j'étais peut-être capable. »
Kubica est devenu le pilote de réserve de Williams l'an dernier, avant d'être titularisé. Le retour en F1 n'est pas en fin en soi pour le Polonais : « Quand ma titularisation chez Williams a été annoncée, les gens ont dit "Félicitations, la partie difficile est derrière toi", » déclare Kubica. « J'ai répondu "Non. La partie difficile débute à peine". »