F1 - Les vibreurs du Red Bull Ring en débat

Les vibreurs sont visiblement à l'origine des casses de suspension depuis le début du week-end au Red Bull Ring. La FIA ne devrait pas les modifier.
Quatre pilotes ont eu des casses de suspension depuis le début
du week-end : Max Verstappen dans la première séance (vidéo), Nico Rosberg dans la troisième
(vidéo), puis Sergio Pérez et Daniil Kvyat en Q1
(vidéo). A chaque fois, les vibreurs ont semblé
être à l'origine de ces casses.
Cette année, après le vibreur principal, d'autres vibreurs ont été
ajoutés. Les premiers, rouges, sont assez élevés, et il y a ensuite
plusieurs petits vibreurs, jaunes. Ces différents vibreurs
provoquent de grosses vibrations que les suspensions supportent
visiblement mal.
Selon Motorsport.com, la FIA n'a pas l'intention de demander des
changements sur le circuit. Charlie Whiting, le directeur de
course, a inspecté le circuit avec Daniil Kvyat, Paddy Lowe, le
directeur exécutif en charge de la technique chez Mercedes, et
Alexander Wurz, le Président du GPDA, l'association des
pilotes.
Des opinions opposées parmi les pilotes
Les pilotes sont divisés depuis le début du week-end, entre ceux
qui jugent les vibreurs dangereux et ceux qui estiment qu'il faut
simplement les éviter. Lewis Hamilton est inquiet.
« Je ne peux pas parler au nom de tous les pilotes, mais pour
moi ces vibreurs jaunes sont assez dangereux, » a déclaré
l'Anglais en conférence de presse samedi. « Nous avons vu pas mal
d'incidents maintenant. Je ne sais pas combien il en faudra de plus
avant qu'une voiture finisse dans le mur et que quelqu'un se fasse
peut-être mal. »
« Je suis certain que Charlie et la FIA regardent ça mais
c'est clairement un domaine que nous pouvons améliorer. L'idée est
bonne, parce qu'ils ne veulent vraiment pas que nous sortions large
et que nous utilisions l'extérieur du circuit, mais il faut
peut-être une autre solution. »
Nico Rosberg veut maintenant se montrer prudent :
« Evidemment, il faut les éviter, » a précisé l'Allemand
dans la même conférence de presse. « Je les ai mêmes évités la
plupart du temps en qualifications, sauf quand ça comptait
vraiment. »
Daniil Kvyat estime que le circuit a fait une erreur
: « Ils devaient les enlever, » a déclaré le Russe à
Autosport après son accident. « Ils ont fait une erreur, ils
doivent reconnaître que c'est stupide. L'an dernier, nous avions de
l'Astroturf dans ce virage, ce qui allait très bien, on perdait du
temps. Maintenant, si on passe sur le vibreur, on continue, parce
qu'on ne perd pas de temps, mais la suspension casse. »
Max Verstappen, l'un des premiers à critiquer ces vibreurs, est
satisfait de voir des pilotes se rallier à sa cause
: « Tous les pilotes étaient très contents des vibreurs,
donc peut-être que maintenant ils ne sont plus très contents de
certains d'entre eux, » a précisé le pilote Red Bull à Sky
Sports. « Clairement, au virage 8, celui-là est assez
dangereux, comme on l'a vu avec l'accident de Daniil. »
D'autres pilotes estiment en revanche que puisque ces vibreurs sont
hors de la piste, il faut apprendre à les éviter pour ne pas en
subir les conséquences. Kimi Räikkönen ne considère pas que c'est
un problème.
« Ca ne veut pas dire que le vibreur est en cause, » a
estimé le Finlandais auprès de Sky Sports. « Nous avons des
vibreurs plus hauts à d'autres endroits. Il ne semble pas y avoir
le moindre problème. Les vibreurs sont plus durs ici quand on sort
large, où nous ne devrions pas vraiment nous trouver, donc si on a
un doute, on les évite. »
Daniel Ricciardo partage cette opinion. Il pense même que ces
vibreurs sont un bon moyen d'éviter des passages hors de la piste
: « Honnêtement, je les considère comme un mur, » a
expliqué l'Australien à Motorsport.com. « Je sais que si je
les touche (les vibreurs jaunes), je vais endommager la
voiture. »
« Sur beaucoup de circuits modernes, nous, les pilotes, nous
nous plaignons de ne pas payer le prix de sortir de la piste, donc
ce week-end on en paie le prix. Evidemment, les dégâts sur les
voitures sont assez gros, mais c'est comme si on percute le mur sur
un circuit en ville, j'ai endommagé l'arrière de ma voiture à
Bakou. »
« Ils sont visibles, ce n'est pas comme si on ne pouvait pas
les voir. Sincèrement, je pense qu'ils font un bon boulot, et je
pense que c'est un bon compromis pour que nous restions dans les
limites de la piste. »
Mercedes espère avoir une solution
Les équipes ne restent pas immobiles face à cette situation.
Mercedes pensait d'abord que des forces élevées avaient causé la casse de suspension de Nico
Rosberg, mais l'équipe pense maintenant que les vibrations
causées par certains vibreurs sont responsables.
« Ce qui est étrange, c'est qu'au début (de la troisième
séance), nous avions des forces supplémentaires, mais après avoir
analysé les données, il n'y avait pas tant de forces sur les
suspensions, » a expliqué Toto Wolff, le patron de Mercedes
Motorsport, à Autosport.
« Donc c'est une sorte de fréquence ou d'oscillation étrange
sur le pneu qui a cassé la suspension, et nous ne savons pas ce que
c'est. Il semble que ce sont les vibreurs rouges, qui sont
nouveaux, qui entraînent ça. Mais nous n'avons pas encore de
réponses. »
Mercedes a travaillé pour éviter ce problème : « Ce que
nous avons fait, c'est renforcer la suspension, » souligne
Wolff. « Je doute que ce soit la solution ultime. C'est une
inquiétude. »


