Q&R avec Mike Gascoyne
Spyker a été la seule équipe a prendre le départ avec les pneus
pluie extrême. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?
Mike Gascoyne: En gros, nous avions des prévisions pour une grosse
pluie sur les vingt premières minutes, et le radar montrait qu'elle
arrivait. Mais cela a changé. Nous avons parié sur une forte pluie:
en étant les seuls avec les pneus "extrêmes", avec les autres
équipes qui auraient dû passer aux stands, nous aurions été
bons.
Nous n'étions pas compétitifs et nous étions en dernière ligne, il
fallait prendre un risque pour progresser dans la hiérarchie. Nous
n'avons pas été les seuls à souffrir. Si vous comparez à Renault et
Williams, nous étions dans la même position que d'habitude.
Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
Nous n'étions pas très performants au cours du week-end, et si vous
êtes dans cette position, vous devez prendre des risques. En fait,
vous n'avez rien à perdre. Si cela avait marché, nous aurions été
très bien placés, mais au final, le pari sur les pneus n'a pas
marché. Nous sommes passés sur les pneus pluie, puis sur ceux pour
le sec, et la pluie a fait son retour.
Qu'est-il arrivé à Adrian ?
Adrian a fait une erreur, mais pour être honnête, on ne peut pas
lui en vouloir. Il pleuvait encore, il est passé sur des pneus pour
piste sèche et il a dérapé dans le dernier virage, juste après que
Ralf Schumacher ait fait la même chose. La pluie revenait, ce
virage était humide. Ca peut arriver.
En y repensant, qu'auriez-vous pu faire en partant avec de simples
pneus pluie, comme tout le monde ?
Je ne pense pas que nous avions la voiture pour vraiment faire
quelque chose. On aurait peut-être doublé quelques personnes qui se
seraient trompés. C'est difficile, quand vous êtes une équipe à
l'arrière, et que vous roulez avec des débutants. Shanghaï est un
circuit difficile à apprendre, et je pense que si nous avions eu
une course sur le sec, nous aurions été meilleurs.
Dans l'ensemble, êtes vous satisfaits des progrès avec la voiture
révisée ?
Nous avons eu deux courses superbes avec la spécification B, et
deux médiocres. Ce qui est intéressant, c'est que nous avons eu
deux circuits qu'Adrian connaît très bien, et deux où il n'était
jamais allé. Il a fait des courses formidables récemment, mais il
faut se rappeler que c'est encore un rookie, il apprend tout, et il
n'a pas fait autant d'essais que Lewis [Hamilton] ou d'autres
pilotes. Je pense que nous en avons souffert ce week-end.
Etes vous satisfait d'être de sortir de la tournée asiatique avec
un point ?
Nous sommes satisfaits par le point, et au final nous allons finir
dixième, ce qui est important pour l'équipe, financièrement. Mais
ce qui est le plus agréable quand vous marquez un point, c'est que
cela veut dire quelque chose pour toute l'équipe. Sur un plan
personnel, je n'ai jamais vécu une saison sans marquer de point !
Donc si un point a une signification même pour moi, il en a une
pour tout le monde. Il nous reste encore une course, et qui sait
?
Est-ce que Interlagos va correspondre à la voiture ?
Nous sommes vraiment plus compétitifs quand il faut peu d'appuis.
Il y a la longue ligne droite, et je pense que nous allons enlever
beaucoup d'appuis pour la course et tenter d'être rapides, comme à
Spa. Le niveau d'appuis est similaire à cette piste, et c'était
vraiment l'une de nos meilleures courses, avec de nombreux
dépassements. Je pense que nous pouvons avoir une course similaire
au Brésil.
Et on pourrait voir plus de pluie !
Nous avons une sorte de fierté pour que tout marche, mais nous
sommes revenus sur terre en Chine. Je fois en accepter la
responsabilité, j'ai fait des choix qui n'ont pas été payants.
Au Nürburgring, nous étions 30 secondes devant tout le monde, et
là, je nous ai mis presque un tour derrière tout le monde ! J'ai
fait une erreur et j'ai demandé pardon à tout le monde. C'est bien
d'être congratulé quand on réussit, mais il faut prendre ses
responsabilités quand on se trompe !
Cette interview a été conduite par le service presse Spyker


