Le duel commence par la traditionnelle pesée : 1594 kg vérifiés et 1430 kg mesurés pour la McLaren. Soit 164 kilos d’écart, à l’avantage de l’Anglaise. On comprend mieux pourquoi, dès le premier virage, la 650 S est en lévitation : pas de roulis, pas de tangage, pas d’inertie, que dalle. La McLaren donne l’impression d’avoir un centre de gravité rase-bitume, un équilibre de funambule et un poids de Lotus Elise. Sa direction retranscrit la moindre information de la route avec une précision qui tient du miracle. Et surtout, l’absence d’inertie lui confère une agilité unique. Cela dit, le comportement de la 488 se défend aussi... Maranello offre le parfait équilibre entre les sensations, l’agilité et le confort de roulage. La GTB réussit le double pari de progresser en stabilité par rapport à la 458, sans perdre en termes de rapidité dans les placements, ni en matières de remontées d’informations.
Moteur !
Avec 100 cm3 et vingt chevaux d’écart, le bilan mécanique s’annonce difficile à dresser. Mais les différences sont sensibles, notamment en matière de régimes de rotation et de plages d’utilisation. La McLaren dispense ses 650 chevaux à 7.250 tr/mn tandis que la Ferrari pousse le plaisir d’un cran, avec 670 chevaux à 8.000 tr/mn. Idem pour le couple maxi. La première accélération de la 488 GTB est tellement instantanée qu’on se demande si son V8 n’est pas atmosphérique. Le secret de la Ferrari, c’est la qualité exceptionnelle de ses turbines et de leurs roulements. En réduisant les frottements et en utilisant des roues de compresseurs en titane-aluminium de faible densité, les motoristes de Maranello parviennent à effacer l’inertie. C’est beaucoup plus instantané que dans la toute dernière 911 Turbo, dont vous pourrez voir l'essai en cliquant ici. Les ingénieurs de Woking ont beau ne pas être des manches, ils ne parviennent pas aux résultats de Ferrari. Rien à faire, à bas et moyens régimes, l’Anglaise est plus longue à la détente.
Stop ou encore ?
Question freinage, c'est du béton chez Ferrari et du béton armé chez McLaren. Nous n’avons pas eu l’occasion de mesurer les traditionnels 200 km/h à 0 mais les systèmes en carbone céramique livrés en série sont comparables. La masse inférieure de la 650 S et l’inertie que cela lui soustrait donne à Woking une courte tête d’avance en matière de distances d’arrêts, et de capacité à les répéter.
Rendez-vous dans le n°653 de Sport Auto, en kiosque dès ce 27 mai 2016, pour découvrir l'intégralité de ce match.
Découvrez tout de suite la vidéo Ferrari 488 GTB face à la McLaren 650 S !
TECHNIQUE
FERRARI 488 GTB
Moteur : V8 biturbo
Cylindrée : 3.902 cm3
Puissance maxi : 670 ch à 8000 tr/mn
Couple maxi : 77.4 mkg à 3000
Poids contrôlé : 1.594 kg
Prix de base : 209.240 euros
MCLAREN 650 S
Moteur : V8 biturbo
Cylindrée : 3.799 cm3
Puissance : 650 ch à 7250 tr/mn
Couple maxi : 69,1 mkg à 6000 tr/mn
Poids contrôlé : 1.430 kg
Prix de base : 236.500 euros
Crédit photo : Joel Peyrou / EMAS