60 ans de Sport Auto : les sportives les plus iconiques #5 (2000-2010)

Guillaume Alvarez

A l’occasion de ses 60 ans, Sport Auto passe en revue les voitures les plus iconiques par décennie depuis 1962. Dans cette cinquième partie de notre série : les années 2000-2010. Pour ce nouveau millénaire, les constructeurs jouent sur les inspirations historiques et exploitent les progrès techniques

Pagani Zonda (2000)

Pas de plan marketing, de grand groupe, ni de discours ronflant à l’origine de la Zonda. Elle est le fruit de la passion et du talent d’un seul homme, Horacio Pagani, qui a su s’entourer et convaincre. Le V12 est aimablement fourni (et tonifié) par AMG. 394 ch à l’origine, pour un 0 à 100 km/h abattu en 4’’2 dans un cri déchirant.

Outre sa légèreté, garantie par une avalanche de carbone et gage d’une agilité remarquable, la Zonda marque les esprits par une forme d’artisanat d’art. Son souci du détail est exceptionnel, de la joaillerie sur roues.

Ferrari Enzo (2002)

Hommage spirituel au fondateur de la marque, l’Enzo a frappé les esprits à sa sortie en 2002. Ce n’est pas tant le V12 de 660 ch, la rareté ou le prix qui impressionnaient. Ce qui en fait encore aujourd’hui tout le sel, c’est sa faculté à réduire la frontière avec la Formule 1.

Que ce soient le style, la position de conduite, l’aéro, la coque carbone, l’habitacle ou encore la boîte robotisée, l’Enzo jouait à fond de ce cousinage. Cela aurait pu n’être qu’un lourd clin d’œil marketing. Mais à Maranello, la vérité de la course n’est jamais loin.

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Porsche Carrera GT (2003)

Refrain récurrent sur Sport Auto : les plus grandes autos sont nées de la course. C’est le cas de la Carrera GT qui, après la 959, renoue pour Porsche avec les supercars. Ce n’était pas tout à fait voulu. Un changement de règlement aux 24 Heures a obligé Porsche à recycler le proto qu’il prévoyait d’y faire courir. Mais quel recyclage !

Coque carbone, V10 atmosphérique aux aigus inimitables, l’ambiance était à la pureté sportive, au prix d’une certaine exigence envers son pilote. L’embrayage était du genre brutal, et les 612 ch rêvaient de pulvériser les gommes arrière.

Bugatti Veyron (2005)

Pas moins de 1 001 ch et 407 km/h en pointe. Ces données ahurissantes en 2005 demeurent sensationnelles aujourd’hui. Considérée comme la première hypercar de l’histoire, la Bugatti Veyron naît avant tout de la volonté d’un seul homme, Ferdinand Piëch, insensible aux défis que ces deux chiffres, lancés comme des slogans, pouvaient représenter pour les ingénieurs chargés de les atteindre.

L’imposant cœur de l’auto, rentré non sans difficulté, y est un géant soufflant à pleins poumons sur un océan de braises : W16, 8 l, quatre turbos… Il ravive à chaque effleurement de l’accélérateur un déluge d’accélération dans un grondement grave. Même à très haute vitesse, l’ensemble garde un souffle inouï.

Plus que le 0 à 100 km/h abattu en seulement 2’’5, c’est bien la poussée qui demeure dantesque en toutes circonstances. Par contraste, sa facilité de conduite fascine. Certes, elle pèse son poids, qui ne la place pas au rang des ballerines virevoltantes. Et côté compte en banque, mieux vaut disposer d’arrières solides, même pour une simple vidange. Le prix de la légende ?

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