Le circuit de Montréal est atypique. Il a une nature proche de Monaco, avec des murs proches et peu de dégagement, mais les vitesses y sont très élevées grâce aux longues lignes droites. Daniel Ricciardo aime les particularités de ce circuit.
« Le Circuit Gilles Villeneuve est vraiment mon type, » souligne l'Australien, vainqueur de sa première course sur ce circuit en 2014. « C'est encore un tracé en ville avec des murs proches, des vibreurs à escalader et aucune marge d'erreur. Il n'y a pas beaucoup de virages, mais cela n'en reste pas moins difficile tant chaque virage est complexe. Il faut entrer dans un bon rythme pour enchaîner et aligner les secteurs. C'est bien d'aller directement au Canada, nous sommes déjà dans le bain après une épreuve organisée sur un tracé urbain. Comme elle n'est pas souvent utilisée, la piste est généralement un peu sale dans les premiers tours, mais nous serons dans le rythme dès que la gomme se déposera. »
Sebastian Vettel, vainqueur l'an dernier, juge même la piste « vraiment glissante » au début du week-end : « Cela prend du temps pour déposer de la gomme et bénéficier d'un bon niveau d'adhérence, » précise le pilote Ferrari.
Les longues lignes droites favorisent les dépassements : « Je dirais que la meilleure opportunité de dépassement est dans la ligne droite de retour, avant a dernière chicane, si on peut bénéficier du DRS, on a une bonne chance de dépassement, » analyse Lance Stroll.
Daniil Kvyat estime que Montréal est devenu un « classique » qui favorise le spectacle : « Les longues lignes droites et les gros freinages font que les courses sont toujours assez animées, parce qu'on peut se battre avec d'autres voitures, et les zones de DRS font qu'il y a beaucoup de dépassements, ce qui est intéressant pour les spectateurs, » explique le pilote Toro Rosso.
Carlos Sainz apprécie les courses sur ce circuit : « Le Canada a offert de bonnes courses par le passé et le tracé est intéressant, » souligne-t-il. « Il y a des points communs avec les circuits urbains, mais aussi des portions rapides qui sont fun avec ces voitures. »
Peu d'appuis et de grosses chicanes
Pour être performante à Montréal, une voiture a besoin d'une bonne vitesse de pointe, et donc d'un moteur puissant et de réglages avec peu d'appuis aérodynamiques. Il faut aussi bien appréhender les chicanes, avec un bon freinage et une voiture assez maniable.
« Nous avons un kit à faibles appuis aérodynamiques pour Montréal pour ressentir une voiture plus légère à la sortie des virages lents, » explique Nico Hülkenberg. « Pour être performant, on doit attaquer les vibreurs et se montrer courageux en s'approchant des murs. C'est un circuit éprouvant pour les freins et il faut être en confiance pour freiner tard. »
Daniil Kvyat estime qu'il faut faire une « sorte de compromis » dans les réglages, entre les lignes droites let les virages lents : « On passe la journée du vendredi à comprendre ce qui marche le mieux sur la voiture et à identifier ses limites, » précise-t-il.
Lance Stroll juge plusieurs portions difficiles : « C'est une piste très technique, » estime le pilote local. « Il faut être bon au freinage et bien régler la voiture pour prendre les vibreurs et garder de la vitesse dans les chicanes. Les premiers virages sont particuliers pour moi, parce que je regardais toujours a course depuis la tribune du premier virage quand j'étais petit. Le premier virage a toujours été bosselé et on peut garder beaucoup de vitesse dans cette courbe, mais il faut réussir à ralentir la voiture et à prendre la corde au virage 2. »
Sebastian Vettel pense qu'il faut réussir à trouver le bon rythme : « C'est (...) une piste accélération-freinage, avec de longues lignes droites et de gros freinages, séparés par des virages lents et des chicanes où il faut vraiment prendre les vibreurs, » explique l'Allemand.
Les pilotes craignent le Mur des Champions
De nombreux pilotes ont déjà percuté le mur à la dernière chicane, surnommé Mur des Champions puisque des pilotes titrés y ont été piégés. Cette portion est l'une des plus difficiles du circuit mais aussi l'une des plus importantes.
« Il faut respecter la dernière chicane parce qu'elle peut rendre le tour bon ou mauvais, » estime Stroll. « On peut gagner beaucoup de temps à cette endroit et il n'y a aucune marge d'erreur. »
Il est compliqué de faire un tour propre à Montréal, notamment à cause de cette chicane : « Le circuit paraît plus simple qu'il ne l'est, » estime Sergio Pérez. « C'est difficile de faire un tour propre et on peut facilement fair de petites erreurs très coûteuses en temps. Tout le monde parle de la dernière chicane et du "Mur des Champions" et je dois dire que c'est l'un des endroits les plus excitants dans le tour. On a arrive à une vitesse élevée, on saute sur les freins et il faut être très précis. Même avec un tour parfait, on put tout perdre au dernier virage. »
Sebastian Vettel estime que c'est l'ensemble du dernier secteur qui permet de faire la différence : « La dernière partie du tour est déterminante en général : il faut freiner à la perfection à la dernière épingle pour avoir la meilleure sortie et profiter de la vitesse de pointe dans la longue ligne droite qui mène à l'allée des stands ou à la dernière chicane, » explique le quadruple champion du monde. « C'est là qu'on peut tenter des dépassements. »
Une très bonne ambiance
Le Grand Prix du Canada est également connu pour son ambiance chaleureuse. La ville de Montréal fête la présence de la F1 durant toute la semaine.
« Le circuit est formidable, la ville est vraiment cool et les fans canadiens créent une superbe ambiance, » souligne Nico Hülkenberg. « Montréal a toujours accueilli la Formule 1 les bras ouverts et cette dernière suscite un véritable engouement sur place. »
Daniil Kvyat aime aussi le week-end de Montréal : « Sincèrement, Montréal est l'un de mes endroits préférés, avec l'emplacement du circuit et la piste, » indique-t-il. « C'est très bien placé sur la liste de mes courses préférées. C'est une ville très cool. Très animée, on y mange très bien et l'ambiance est excellente. »
Montréal est au coeur d'une série de trois courses francophones, après Monaco et avant le Castellet. Charles Leclerc apprécie cette ambiance : « J'aime vraiment la ville de Montréal et ses habitants, et le fait que les gens parlent Français me fait un peu me sentir chez moi, » estime le Monégasque.