Lewis Hamilton était troisième en début de course. Il a perdu du temps derrière Nico Rosberg, ralenti par des soucis de freins, et l'Allemand a fini par le laisser passer. Il était à une dizaine de secondes de Daniel Ricciardo. Il a fait le pari de ne pas passer sur les pneus intermédiaires et d'attendre que la piste soit assez bonne pour les slicks. Il s'est donc retrouvé en tête, devant Ricciardo, qui est revenu sur lui. Quand ils sont passés tous les deux sur les slicks, il a conservé l'avantage, aidé par un arrêt très long de Ricciardo. Il lui a résisté jusqu'à l'arrivée pour décrocher son premier succès de la saison, le 44ème de sa carrière, comme son numéro. Il est sur un nuage.
« Ca doit être le meilleur endroit pour décrocher ma 44ème victoire, ça faisait huit ans que je n'avais pas gagné ici ! » rappelle l'Anglais. « Quelle journée spéciale... Vraiment l'une des courses les plus dures dont je peux me souvenir. Rester au bon endroit, ne pas faire la voiture erreur et finir devant est tout simplement incroyable. »
« Je marche ici tous les jours et je pense aux grands qui ont gagné cette course, Fangio, Moss, Hill et Senna, et c'est une sensation vraiment incroyable d'avoir encore mon nom qui s'ajoute à cette liste. »
« C'est très inhabituel que je puisse m'attribuer la responsabilité d'une décision stratégique, mais quand l'équipe m'a demandé de m'arrêter la première fois, je voyais la piste s'assécher et je sentais que mes pneus étaient encore assez bons. Donc je leur ai dit tout ça et ils m'ont dit de rester en piste, ce qui a très bien marché. »
« J'ai juste tenté de préserver les pneus, en augmentant un peu le rythme quand je voyais les chronos que ceux en intermédiaires commençaient à faire avec la piste qui s'asséchait. J'étais dans leurs temps à ce stade, et je me suis dit Je peux rester comme ça jusqu'à ce que ce soit sec. Mais rester dans cette fenêtre a été vraiment délicat, parce que les deux premiers secteurs étaient presque secs. »
« Quand je suis reparti en slicks, c'était comme rouler sur de la glace. C'était dur de savoir dans quelle mesure attaquer et nous étions très proches. S'il n'avait pas eu un mauvais arrêt, je n'aurais pas été devant. Mais il y a une raison qui fait que ça arrive, et aujourd'hui la raison était cette 44ème victoire. »
Rosberg a eu une course très difficile
Nico Rosberg occupait la deuxième place dans les premiers tours. Il souffrait, avec des freins qui surchauffait. Il a laissé passer son équipier et il été doublé par Sergio Pérez, Sebastian Vettel et Fernando Alonso durant la dernière série d'arrêts, en devant laisser passer des pilotes dans les stands. Il n'était plus que sixième et quand la pluie a fait son retour dans les derniers tours, il a beaucoup souffert. Nico Hülkenberg l'a doublé dans la dernière ligne droite. Il doit se contenter de la septième place. Il est très déçu et il ignore la cause exacte de ses difficultés, même s'il sait qu'il a eu des soucis de freins.
« Dans la course, on a de bonnes et de mauvaises journées, » relativise Rosberg. « Aujourd'hui c'était une mauvaise journée pour moi. Je n'avais pas le rythme pour jouer la victoire et nous devons comprendre pourquoi. C'était peut-être un problème de freins, mais je n'en suis pas encore certain. »
« Je n'ai pas senti que je pouvais attaquer à la limite au début de la course, en pneus pluie. C'était une décision facile d'accepter la demande de l'équipe de laisser Lewis passer, même si ça fait très mal sur le moment. J'étais très loin du rythme et Lewis avait clairement la vitesse pour gagner pour l'équipe. Nous avons toujours eu cette règle, si on est devant et que l'autre a une chance de gagner, on lui donne cette chance. »
« A partir de là ça ne s'est tout simplement pas pensé en ma faveur. J'ai eu un arrêt difficile et j'ai été retenu parce qu’il y avait du trafic dans les stands. Donc les voitures passaient et soudainement je n'étais plus que sixième. Quand on est derrière à Monaco, c'est fini, on est coincé. »
« A la fin, Nico (Hülkenberg) avait beaucoup plus de gomme sur ses pneus tendres et mes ultra-tendres étaient finis, donc j'ai perdu de la température sous la bruine et j'ai perdu de l'adhérence, ce qui lui a permis de passer aussi. Ca résume vraiment les choses. »
« Je suis énormément déçu de cette journée, je voulais vraiment gagner ma course à domicile à nouveau mais ça n'a pas marché. Ca a été difficile et il me faudra probablement une journée pour tout digérer, puis je me concentrerai sur le Canada, avec une chance de revenir plus fort. »