Bernie Ecclestone continue sa tournée médiatique. Après avoir exprimé sur Sky Sports News son regret de ne pas avoir été conservé par Liberty Media, le nouveau détenteur des droits de la F1, pour gérer l'aspect commercial du championnat, il a évoqué dans le Daily Mail sa déception de ne plus avoir aucune influence.
« Je ne peux rien faire, » assure Ecclestone. « On a même dit aux employés qu'ils ne doivent pas me parler. Ils veulent mettre fin à l'ère Bernie : "Soldons l'histoire de Bernie". C'est toujours la même chose. Ils pensent peut-être que ça me fait plaisir, mais non. "Il a fait un super boulot et un fantastique boulot mais il faut passer à autre chose", et peut-être qu'ils ont raison. On ne sait pas si c'est le cas. J'aurais pu faire beaucoup de choses. »
Liberty Media souhaite communiquer différemment sur la Formule 1, et la rendre plus accessible. Bernie Ecclestone souhaitait la rendre plus exclusive. Il ignore quelle est la meilleure approche.
« Je vois ça différemment des autres, » précise Ecclestone. « Tout le monde veut aller dans un restaurant où on ne peut pas trouver de place. Donc j'étais très strict avec des choses comme les pass pour le paddock. La philosophie de Liberty est plus ouverte. »
« Ils ont une culture américaine et sur une course américaine, tout le monde est dans le paddock et dans les stands, et ils peuvent discuter avec les pilotes et s'assoir dans leurs voitures. En F1, nous avons géré un restaurant avec cinq étoiles au guide Michelin, pas un fast-food avec des hamburgers. Mais peut-être que la cuisine sera plus accessible maintenant. Peut-être même qu'elle aura meilleur goût. »
Trop d'argent demandé aux promoteurs
Une faute est reconnue par Bernie Ecclestone : demander trop d'argent aux organisateurs des courses. Lorsque le Daily Mail lui demande qu'elle erreur il a faite, c'est le seul sujet qu'il évoque.
« Probablement l'argent que j'ai réussi à faire payer aux promoteurs pour organiser les courses, » estime-t-il. « Ca veut dire qu'ils devaient mettre des billets très chers pour ne pas être vite ruinés. »
« Je voulais que les équipes reçoivent moins d'argent et demander moins d'argent aux promoteurs pour organiser les courses. Ils perdent tous beaucoup d'argent. C'est ce qui ne va pas. »
Mais il a toujours été transparent à ce sujet : « Je faisais ça pour faire gagner autant d'argent que possible à l'entreprise, » rappelle Ecclestone. « Ils ont accepté les accords que nous avons mis en place ensemble. Ca leur allait à l'époque. Qu'ils aient ensuite décidé qu'ils auraient préféré ne pas payer autant est une chose différente. »
« Avant de signer un accord avec un promoteur, je leur dit toujours avant qu'ils commencent "Vous. Allez. Vous. Ruiner. Donc à aucun instant, ne pensez que vous allez être différent des autres et gagner de l'argent. Je vais vous expliquer pourquoi vous ne gagnerez pas d'argent". Ils ne me croient pas. Et quelques années plus tard, ils disent que ça n'a pas marché comme ils le pensaient et qu'il faut discuter des contrats. »
Ecclestone veut rester impliqué
Le rôle de Président honorifique donné à Bernie Ecclestone ne permet pas de définir réellement ses nouvelles responsabilités.
« La dernière chose que je suis, c'est un ambassadeur, » assure Ecclestone. « J'en serais vraiment un mauvais. » Liberty ne lui a pas donné de fonctions précises : « Je ne planifie pas ma vie, » assure Ecclestone. « J'essaie de faire ce qu'il faut quand il le faut. C'est aussi simple que ça. Ca dépend de ce que Liberty veut que je fasse. Je ne veux pas rester ici et ne rien faire d'utile pour l'entreprise. C'est le début. C'est un peu comme un mariage. Quand on se marie, on a de l'espoir. »
Seule certitude, Ecclestone aimerait un rôle plus actif : « J'envie terriblement Chase (Carey, qui lui a succédé comme directeur général) parce qu'il est dans la position agréable de pouvoir faire beaucoup de choses que je voulais faire, et que je ne peux plus faire, » reconnaît Ecclestone.
Il comprend que Liberty ait placé ses hommes, mais il regrette qu'une promesse n'ait pas été tenue : « J'ai été un peu déçu parce qu'avant le rachat, on m'a demandé si je pouvais rester trois ans, et j'ai dit que si j'étais en forme et compétent, ça serait le cas. Donc j'ai été un peu surpris que le jour où le rachat a été bouclé, on m'ait demandé de laisser ma place parce que Chase voulait être directeur exécutif. Chase l'a fait face à face. »
L'agitation permanente de la Formule 1 est ce dont Bernie Ecclestone a le plus besoin. Il veut resté le plus occupé possible, et cela a toujours été le cas.
« Je travaille mieux sous pression, » explique-t-il. « Tous les compétiteurs aiment la pression. Quand je fais un check-up, les médecins disent "Vous devriez lever le pied". Je dis "Expliquez-moi ce que ça veut dire". Ils disent "Bien, vous ne devriez pas vous inquiéter et vous mettre tant de pression", et je dis "Pourquoi ?" »
« Les gens m'ont souvent dit "Pourquoi tu fais ça ?" Et je disais "Je suis un pompier et s'il n'y a pas de feu, j'en allume un". »
Et comptez sur Ecclestone pour rester au centre du jeu : « Il faudra peut-être que j'allume (des feux), » reconnait-il.