Singapour est l'une des manches les plus particulière de la saison. Elle débute à 20h00 locales, de nuit, soit 14h00 en France. Les équipes n'ont fait d'aménagements dans leur routine de travail. Les ingénieurs et les pilotes arrivent donc sur le circuit à la mi-journée et ils en partent au milieu de la nuit. Ils restent sur un horaire européen, en dormant surtout dans la matinée.
« Nous ne voyons pas vraiment le jour ! » s'amuse Nico Hülkenberg. « Nous dormons jusqu'à l'heure du déjeuner avant de travailler. »
Ces horaires rendent la course très particulière : « C'est irréel de rester sur l'horaire européen et de se coucher à 6h00, mais ça fait partie de ce qui rend ce Grand Prix vraiment spécial, » souligne Stoffel Vandoorne, qui va découvrir le circuit ce week-end.
Les pilotes doivent s'adapter à ce rythme inhabituel : « Ca peut être un peu étrange parfois, » reconnaît Daniil Kvyat. « On se lève vers 14h00 tous les jours, et on quitte la piste à 3h00 du matin, ce qui est étrange, mais c'est aussi ce qui fait que c'est si spécial. »
« Vu que j'arrive d'Europe, je n'ai pas de problème avec ce programme inhabituel. Parfois, je trouve plus difficile de m'adapter à l'horaire malaisien ou japonais par exemple. »
Carlos Sainz apprécie ce planning très singulier : « Même si on dort le même nombre d'heures, se lever à midi donne l'impression d'avoir dormi beaucoup plus que sur un autre week-end de course, mais je fais quand même beaucoup de choses dans la journée... » indique l'Espagnol. « C'est peut-être le fait de me coucher tard qui me donne l'impression d'être en vacances mais croyez-moi, ce n'est pas le cas ! »
La chaleur et l'humidité posent problème
Malgré l'horaire tardif de la course, la chaleur et l'humidité sont très présentes. La course a aussi la particularité d'être longue en temps, pour se rapprocher de la limite des deux heures, puisque contrairement à Monaco, la distance est la même que sur les autres épreuves. Le tout sur un circuit urbain, très physique à cause des bosses, ce qui forme un cocktail très particulier selon Romain Grosjean.
« Ca peut être très physique, » explique le Franco-Suisse. « On ne voit pas le soleil de toute la semaine, donc ça enlève un peu d'énergie. Il fait humide, il fait chaud et la course est longue. En général, on atteint la limite des deux heures. C'est très, très exigeant. En 2013, j'ai perdu quatre kilos d'eau pendant la course, c'est pas mal. »
Comme tous les pilotes, Daniel Ricciardo a des rituels particuliers pour ce week-end. « Je me prépare toujours à la course avec un entraînement spécial, » indique l'Australien. « On ressent la chaleur dans la voiture, mais après la course, quand l'adrénaline tombe, on la sent encore plus. Après la course, je vais facilement boire cinq litres d'eau pour me réhydrater avant de me coucher. »
Max Verstappen s'est préparé... dans un sauna : « La course de nuit et les températures élevées vous poussent vraiment dans vos retranchements et pour moi, Singapour et la course la plus dure de la saison physiquement, » souligne le pilote Red Bull. « Je me prépare depuis quelques semaines, en m'entraînant dans le sauna et en me préparant à transpirer pour pouvoir encaisser la chaleur à Singapour et en Malaisie. »
Daniil Kvyat éprouve les mêmes difficultés : « Je dirais que Singapour est probablement la course la plus dure de l'année, » confirme le Russe. « Le corps est très sollicité en roulant à plus de 50 ou 60 degrés dans le cockpit. L'air ne circule pas, parce que les buildings de la ville ne le permettent pas, et on sent vraiment l'air chaud dans la voiture ! »
La proximité des murs oblige à rester concentré en permanence: « C'est très dur mentalement, autant que physiquement, » souligne Grosjean. « C'est vraiment l'une des courses où il faut être le plus en forme pendant la saison. »
Le pilotage de nuit ne pose aucun problème
Rouler de nuit ne pose pas de problème particulier aux pilotes puisque l'éclairage du circuit est très puissant. Et alors que le soleil rasant de Yas Marina et Sakhir, deux courses disputées à la tombée de la nuit, peut-être gênant, Singapour offre des conditions constantes.
« En fait c'est plus facile de nuit, parce que la luminosité ne change jamais, » explique Grosjean. « La luminosité reste la même. On garde la même visière, et c'est parfait de rouler à ces vitesses dans ces conditions. »
La forte luminosité sur la piste contraste avec le reste de la ville, ce qui aide les pilotes à se concentrer : « Piloter la nuit est vraiment particulier, » explique Jolyon Palmer. « On distingue très bien le circuit grâce aux lumières, mais la vision est canalisée avec cet arrière-plan plongé dans l'obscurité. »
Les pilotes découvrent la ville différemment
Le planning décalé par rapport à la vie de Singapour ne permet pas aux pilotes de découvrir totalement la ville : « Cela ne nous laisse pas trop de temps pour nous aventurer, » précise Palmer. « Néanmoins, c'est formidable d'être en plein centre-ville à Singapour. Tout autour de nous, nous avons tout ce que l'on pourrait souhaiter. Il ne faut pas aller loin pour trouver un bon restaurant. C'est toujours génial de pouvoir goûter à la culture locale. »
Carlos Sainz a sa solution pour visiter Singapour : « Même si c'est difficile, parfois j'essaie de faire un peu de shopping parce qu'il y a beaucoup de centres commerciaux dans la ville, » déclare-t-il. « Ce n'est pas facile vu que nous restons sur un horaire européen à Singapour, donc quand nous quittons la piste au petit-matin, tous les magasins sont fermés ! »
« La solution, c'est de se lever plus tôt et de le faire avant d'aller sur le circuit, mais j'aime dormir et c'est plutôt ce que je devrais faire jusqu'à l'heure du déjeuner. »
Nico Hülkenberg juge ce week-end totalement à part : « Nous autres, pilotes, n'avons donc pas beaucoup de vie sociale (à Singapour) ! » plaisante le pilote Renault. « Le lieu est néanmoins incroyable et l'ensemble des aménagements est fantastique, d'autant plus que c'est vraiment au cœur de la ville. »