Vernay déçu de rater la victoire

Le Norisring, c’est le sport automobile « champagne », pétillant, remuant, excitant, enthousiasmant. Les dépassements sont incessants, les 132.000 spectateurs voient les voitures toutes les 50 secondes, sans parler des 6 écrans géants disséminés autour des 2300 mètres du circuit. Il est déjà possible de réserver son ticket pour 2010, c’est dire si l’événement est de première importance pour nos voisins allemands.
C’est particulièrement le cas pour les fans et le personnel du groupe Volkswagen, en raison de la proximité des usines Audi de Neckarsulm et d’Ingolstadt. Plusieurs marques du groupe étaient d’ailleurs représentées au Norisring : Audi en DTM bien sûr, les Lamborghini du Blancpain Super Trofeo, les Seat Leon de la Supercopa, les VW Polo de l’ADAC Cup, sans parler des Porsche de la Carrera Cup, sachant que le constructeur de Stuttgart possède la majorité des droits de vote au sein du groupe Volkswagen.
En tant que pilote officiel Volkswagen Motorsport en Formule 3 Euro Série, Jean-Karl Vernay tenait donc à marquer les esprits au Norisring, comme il l’a fait en remportant la course 2 à Hockenheim et en montant sur le podium de la course 1 au Lausitzring. Il était le mieux placé des pilotes motorisés par VW en arrivant en Bavière, il l’est encore plus nettement depuis dimanche après-midi.
Aux essais libres, sur le sec, l’équipe Signature est au mieux de sa forme et le Français signe le 4ème temps. En revanche, sous la pluie de la séance de qualification, Jean-Karl est aux prises avec sa répartition de freinage. Il concède 5 dixièmes et glisse en 9ème position. L’optimisme reste de rigueur car les opportunités de dépassement sont nombreuses sur ce circuit. "J’ai pris un bon départ, j’ai doublé Mustonen, mais au S de la grande tribune, Mehri a tenté un freinage qui m’a obligé à m’écarter pour éviter le choc" explique Vernay.
"Quand la course a été relancée après le safety-car, j’essayais de doubler Chinosi quand j’ai vu arriver Vietoris en catastrophe. Soit je m’écartais, soit il me coupait en deux. J’ai perdu des places, mais grâce à une bonne vitesse de pointe, j’ai pu repasser Bird, Mustonen et Waldschmidt pour finir 7ème. Je ne suis pas déçu, car je suis passé à travers les accrochages et je finis la course, avec un 3ème temps qui confirme que nous sommes dans le coup."
Au départ de la course 2, Jean-Karl est donc deuxième sur la grille en vertu de la grille inversée. C’est alors qu’un « ingénieur » débutant du nom de Gutierez se met en tête de faire évoluer sa Dallara. Au premier freinage, le Mexicain lui fait subir une épreuve de résistance des géométries de suspension en la projetant en l’air. Elle retombe lourdement mais résiste et le pilote Lyonnais repasse un peu plus loin son adversaire. Celui-ci passe alors à la phase aérodynamique en remodelant le ponton gauche d’un coup de roue. Le pot d’échappement est endommagé, le fond plat traîne par terre, mais Jean-Karl continue sa route.
Ces incidents l’ont fait rétrograder au 7ème rang, mais il refait son retard à coups de meilleurs tours, et son 49’’352 restera le chrono le plus rapide enregistré pendant le week-end dans la discipline. Le Lyonnais redouble Gutierez pour de bon, puis Shaaban et profite de l’accrochage Sims/Bird pour revenir à la 3ème place derrière le safety-car. Au restart du 13ème tour, il passe Mehri sans coup férir, mais Vietoris a fait le trou. Qu’importe, Jean-Karl attaque et revient sur l’Allemand, tandis que Bianchi s’invite à la fête. Après une ultime neutralisation, les derniers tours offrent une bagarre intense entre Jean-Karl et Jules Bianchi. A toi, à moi, je passe, tu me doubles, à la corde, tu tires tout droit, je te recroise à la sortie, une fois, deux fois… c’est très chaud à la « Steintribüne » dans le dernier tour mais le pilote Signature conserve in extremis l’avantage pour la 2ème place.
"Je suis heureux mais pas totalement satisfait, car j’avais le package pour gagner" estime Vernay. "Gutierez m’a heurté deux fois, la voiture a souffert et je voyais une petite fumée dans le rétro. J’étais pourtant un peu plus rapide que Christian Vietoris, je suis revenu sur lui avant la dernière neutralisation mais il a fait un très bon restart. Ensuite il a fallu que je contienne Jules dans les deux derniers tours qui ont été complètement fous !"
Jean-Karl Vernay a quitté le Norisring à la troisième place du championnat, à 10 points de Jules Bianchi.
D'après un communiqué de presse

[google_analytics]