Bugatti Chiron : à quel point a-t-elle marqué l’histoire automobile ?

Publié le 20 janvier 2022 à 14:18
Mis à jour le 25 janvier 2022 à 11:25
Bugatti Chiron : à quel point a-t-elle marqué l'histoire automobile ?

Quel fut l’impact de la Bugatti Chiron sur l’histoire automobile ? Alors que ses 500 exemplaires ont tous étés vendus, retour sur la carrière d’une hypercar désormais mythique, toujours à ce jour la voiture de série la plus rapide au monde.

La Veyron, produite entre 2005 et 2015, a été la première voiture de série à pousser la gamme de performances au-delà de 1 000 ch et 400 km/h, créant ainsi un nouveau segment de véhicule : les hypercars. Elle fut le point de référence logique lors du développement de la Chiron. « Dans l’esprit de la longue tradition de l’entreprise, la Chiron doit exceller dans tous ses aspects », explique Christophe Piochon, directeur d’exploitation de Bugatti Rimac, la nouvelle entité fondée entre Molsheim et la marque électrique croate. « Elle n’est pas seulement rapide, elle est aussi d’une beauté à couper le souffle, construite dans les matériaux les plus nobles, utilisable dans toutes les conditions et en toutes circonstances et confortable lors des longs trajets. C’est ce qui fait de cette hypercar un modèle véritablement unique. »

Performances : un W16 aux performances démoniaques

Sur le plan mécanique, la Chiron est propulsée par un moteur W16 8 litres à quatre turbocompresseurs de 1 500 chevaux et 1 600 Nm de couple. Un bloc lui permettant les performances les plus folles, comme le 0 à 100 km/h en seulement 2,4 s, le 200 km en 6,1 s et la barre des 300 km/h en 13,1 s ! Sa vitesse de pointe, elle est « limitée » électroniquement à 420 km/h. Ce seuil de puissance déjà inédit sera porté encore plus haut en 2021 avec la Chiron Super Sport. Dotée d’un W16 crachant 1 600 équidés, elle peut atteindre les 440 km/h (on vous explique comment en détails).

Mécanique : un refroidissement à 10 radiateurs !

Pour accoucher de telles capacités, la Chiron est passé pas mal sous le bistouri des techniciens de Molsheim. Le refroidissement par air, par exemple, a dû être amélioré afin d’injecter plus de 60 000 l d’air par minute dans le moteur. Un système de refroidissement sur mesure a aussi été mis au point pour faire circuler 800 l d’eau à travers tout la mécanique. Si l’on inclut les trois radiateurs pour l’huile moteur, l’huile de transmission et l’huile du différentiel de l’essieu arrière, ainsi que les deux échangeurs thermiques eau/air et l’échangeur thermique pour refroidir l’huile hydraulique, le système de refroidissement de la Chiron inclut un total de 10 radiateurs !

Châssis : 3 500 000 km de fibres de carbone

Le châssis, remanié, est construit autour d’une monocoque en fibre de carbone nécessitant 320 m² de fibre de matériau. Si toutes les fibres étaient mises bout à bout, elles s’étireraient sur plus de 3 500 000 km, soit environ quatre allers-retours entre la terre et la lune. Le châssis utilise la première technologie adaptative de Bugatti, afin d’offrir davantage de contrôle sur le réglage de la hauteur du châssis, les amortisseurs à commande électronique, la direction assistée, la transmission intégrale, le différentiel arrière à réglage électronique, la commande aérodynamique ainsi que le système de commande de la stabilité et des freins.

Une gamme toujours plus large

Depuis 2016, les ingénieurs et designers de Bugatti ont mis au point d’autres versions de la Chiron. La Pur Sport est avide de virages, tandis que la Super Sport (que nous avons essayée) affiche une dynamique longitudinale inégalée. « Les Chiron sont toutes différentes, car chacune d’elles est configurée sur mesure et construite à la main conformément aux souhaits du client », souligne Hendrik Malinowski, directeur des ventes et du marketing de Bugatti. « Nous garantissons ainsi que chaque voiture est véritablement une pièce unique. »

Un concentré de solutions innovantes

Outre un moteur unique en son genre, la Chiron (vous ne devinerez jamais son coût d’entretien) regorge de solutions innovantes concernant les matériaux, les composants et autres détails. Des aciers inoxydables tels que l’inox de qualité aéronautique sont utilisés pour les bras de suspension. Des boulons filetés en titane relient la cabine du conducteur à l’unité motrice. Les pistons des étriers de frein sont également fabriqués dans ce matériau et sur la Chiron Pur Sport, les roues en magnésium réduisent de 16 kg les masses non suspendues.

Depuis 2016, la Chiron est équipée du tout premier composant fonctionnel de série et fabriqué en impression 3D métal : une console de pompe haute pression à eau, placée dans le réservoir d’huile de la boîte de vitesses. Le cache d’échappement en titane de la Chiron Sport est imprimé en 3D et composé d’environ 4 200 couches de poudre métallique, superposées les unes sur les autres et fondues ensemble. Sur la Chiron Super Sport, les designers et les aérodynamiciens ont mis au point une longtail afin de garantir que l’air s’écoulant au-dessus et en dessous du véhicule reste plaqué à la carrosserie le plus longtemps possible, réduisant ainsi la résistance à l’air.

En parallèle, de nouveaux Air Curtains intégrés à l’avant dévient l’air vers les coins de manière optimale. La Chiron est également la toute première voiture disposant d’un châssis entièrement réglable hydrauliquement, comme un avion. Afin de pouvoir freiner en toute sécurité même à 400 km/h, l’aileron arrière joue le rôle de volet de freinage. Bugatti contrôle cette aérodynamique active à l’arrière et à l’avant grâce à un total de 18 cylindres hydrauliques.

8 heures de banc d’essai par moteur

Depuis la toute première Chiron, chaque véhicule répond aux plus hautes exigences en matière de luxe, de confort, de conduite au quotidien et de longévité. Même dans les séries les plus limitées, chacun d’eux fait l’objet d’un développement rigoureux et est soumis à des charges extrêmes. Les composants ne sont utilisés sur l’hypercar qu’après un contrôle qualité ultra-approfondi. Chaque groupe moto-propulseur tourne pendant huit heures sur un banc d’essai avant d’être installé sur la Chiron. Les employés serrent au moins 3 800 vis et les vérifient plusieurs fois, assemblant plus de 1 800 composants pour former une seule et unique pièce d’ingénierie unifiée.

Trois semaines pour apposer la peinture

Chaque voiture passe par un processus détaillé de validation et de qualité durant de nombreux jours avant d’être livrée au client. Outre la vérification de toutes les fonctions du véhicule, une des tâches de Steve Jenny, Bugatti apporte un soin méticuleux à la finition des matériaux et à la peinture. Trois semaines sont nécessaires pour appliquer les différentes couches de peinture sur la carrosserie. La fibre de carbone apparente reçoit six couches, tandis que la couche de finition peut en nécessiter jusqu’à huit. Entre chaque étape, chaque couche est appliquée, puis poncée et polie manuellement.

Jusqu’à six mois peuvent être nécessaires avant qu’une Bugatti soit mise en circulation. « La marque Bugatti puise ses origines dans l’art et la recherche innovante de l’excellence technique », explique Christophe Piochon. « C’est une démarche absolument unique dans le monde automobile. Tout en restant fidèles à cette tradition, nous la faisons entrer dans le XXIe siècle grâce à la Chiron. Les clients en font l’expérience dans plusieurs dimensions lorsqu’ils conduisent. »

Une pluie de records mondiaux

Avec la Chiron, Bugatti a battu plusieurs records (une spécialité de la marque en plus de 100 ans). En août 2017, elle a accéléré de 0 à 400 km/h puis freiné jusqu’à l’arrêt complet, en seulement 41,96 secondes. En août 2019, Bugatti est le premier constructeur à pulvériser la limite des 300 miles à l’heure (482 km/h). À 490,484 km/h, Bugatti a établi un nouveau record de vitesse. Il demeure jusqu’à aujourd’hui, certains s’y cassant encore les dents comme la SSC Tuatara. En attendant la Bolide ?…

A lire aussi :

Nos marques populaires Voir tout

À propos de l’auteur
Guillaume Alvarez
Rédacteur-Editeur pour Sport Auto, l'Auto-Journal et F1i. Je partage mon temps entre l'écriture, le reportage et les circuits, la plume et le micro portés par la passion de l'automobile et de la compétition, du Karting à la Formule 1, en noir et blanc comme en couleurs.
Ses derniers articles
Sport Auto