Abou Dabi est le deuxième pays du Moyen-Orient à accueillir un Grand Prix après Bahreïn. A Sakhir, le défi était de créer un circuit au milieu du désert en seulement 120 jours. A Yas Marina, également construit sous la direction de Philippe Gurdjian, l'objectif a été tout autre: deux ans et demi de travaux pour bâtir le circuit le plus moderne au monde.
Abou Dabi est un émirat en pleine expansion et faire venir la Formule 1 permet de susciter un intérêt médiatique très important. Le site choisi pour le circuit est une île de 25km², Yas, qui accueillera bientôt des parcs à thème autour de Ferrari et des studios de cinéma Warner.
Le projet prévoyait initialement un circuit mi-artificiel, mi-urbain. Il a finalement été abandonné pour créer un circuit permanent. Les contraintes techniques ont été nombreuses: l'île de Yas n'était faite que de sable et il a fallu y amener des routes, l'eau et l'électricité.
Le circuit est placé autour d'une marina pour accueillir les yachts des spectateurs les plus fortunés. L'hôtel cinq étoiles qui passe au dessus du circuit est recouvert de LED changeant de couleur.
Toutes les places en tribunes sont couvertes, une première pour un circuit de Formule 1. Afin de permettre aux spectateurs d'être au plus prêt de l'action, certains dégagements passent sous les tribunes. Il n'y a que 50 000 places, qui ont toutes trouvé preneur pour la course de dimanche.
Singapour a déjà organisé deux courses en nocturne mais le Grand Prix d'Abou Dabi sera le premier au crépuscule, avec un départ de jour et une arrivée de nuit. Un système d'éclairage a été installé et il sera allumé avant le départ pour que les pilotes ne subissent pas un changement de luminosité. Ce système a été testé lors des essais privés du GP2 il y a quelques jours.
Le circuit est composé de nombreuses lignes droites (dont la plus longue du championnat) avec de gros freinages. Cette configuration a pour but de favoriser les dépassements. L'allée des stands se termine avec un tunnel qui passe sous la piste, une première en Formule 1.
Le circuit a été inauguré au début du mois et Bruno Senna a été le premier à en faire un tour. David Coulthard a également pu y rouler.
L'Ecossais estime que c'est une piste en deux parties: "La première moitié du tour est typique d'un circuit récent: il y a une section rapide du premier virage à l'épingle du virage quatre, avec les tribunes au dessus de la tête, ce qui offrira une vue superbe aux spectateurs. La ligne droite de 1,2km devrait permettre de suivre une voiture et de doubler."
"La deuxième partie du circuit ressemble vraiment à un tracé en ville, avec une section qui passe sous l'hôtel et une série de virages à 90 degrés avant une un virage à mi-vitesse qui ramène sur la ligne droite du départ et de l'arrivée."
Les pilotes de F1 n'ont pas encore roulé sur ce circuit. "D'après ce que nous avons vu, les organisateurs ont fait du bon travail et le circuit semble très intéressant et difficile" note Kimi Räikkönen.
"Les installations semblent superbes, très luxueuses et ce sera un très bon environnement de travail" ajoute Adrian Sutil. "Mais je ne pense pas que le circuit sera très difficile. Il y a une longue ligne droite mais aussi beaucoup de virages sur le deuxième rapport. La bonne chose est que tout le monde part du même point, donc ce sera une petite surprise en arrivant."