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La question :
Bonjour, signer pour une écurie de fond de grille comme Toro Rosso, est-ce vraiment une bonne idée ? Je me le demande. Aux Etats-Unis, Sébastien Bourdais est une star. Il a une voiture pour gagner des championnats. En F1, il sera au mieux 15e. Quel est l'intérêt ?
Julien Kibler, Paris
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Cher Julien,
pour commencer, je dirais : ''qui ne tente rien n'a rien." On ne peut pas à la fois pleurer depuis 6 ans que Sébastien Bourdais n'ait pas eu sa chance en F1, et aujourd'hui, dire que sa signature chez Toro Rosso n'est pas une bonne idée.
Je pense, moi, que c'est une bonne idée. Pourquoi ? Car premièrement, c'est une décision personnelle mûrement réfléchie de la part de Sébastien et de sa famille. Il veut rentrer en Europe pour élever sa petite Emma. Il veut se rapprocher de ses parents et de ses amis. Il veut retrouver la culture européenne. Vous savez, je connais bien Sébastien pour le côtoyer depuis longtemps. C’est un garçon sensible, intelligent, cultivé et la culture américaine ne l'a pas vraiment enthousiasmé. Certes le sport automobile est une passion pour tout pilote, mais à côté de cela, ils aspirent aussi à s’épanouir personnellement et à réussir leur vie familiale. Sébastien, lui, le veut vraiment.
Alors, oui, bien sûr, il ne pilotera pas une McLaren. Mais à lui de montrer, en 2008, premièrement qu'il est meilleur que son équipier Vettel. Deuxièmement qu'il est un pilote solide, qui ne fait aucune erreur. Troisièmement qu'il peut être, pour 2009, un joker de luxe pour une écurie de pointe.
Regardez, Vettel est parvenu à se montrer à son avantage lors des qualifications à Monza. Il y aura donc, c’est sûr, quelques fois dans l'année, des opportunités de montrer son talent. Alonso a commencé chez Minardi. Webber aussi. Et personne n'oserait dire aujourd'hui que c'était une mauvaise idée.
Bourdais avait en lui une aigreur, celle de ne pas être allé en F1. Il ne voulait pas vivre avec ce regret toute sa vie. Il a franchi le pas. En 2008, on verra donc enfin ce qu'il vaut dans la voiture la plus rapide du monde.
Bien à vous
Thibault Larue, responsable de la rubrique "sport"